Vous connaissez mon projet fou : pouvoir traverser les Vosges en courant d’ici 2023. Les motivations du projet sont expliquées dans l’article être l’aventurier de sa vie. Il s’agit de réaliser un ensemble de petits défis chaque année, à chaque fois avec la traversée comme repère. Pour cette année, j’ai donc tenté de réaliser ma première traversée des Vosges. 210km au programme, plus de 7000m+.
Tenté, car comme vous allez le découvrir, tout n’a pas marché comme sur des roulettes… Heureusement !
Se lancer…
Initialement, j’avais placé dans mon beau calendrier la traversée du 13 au 17 septembre 2018. Placé au quasi-début de mon aventure Hakagure, cela permet d’avoir un repère, un premier temps de référence, et surtout de vivre une expérience sans trop tarder !
Cependant, ma vie n’est pas un long fleuve tranquille, et j’en suis heureux. Certains d’entre vous le savent, je vis avec ma compagne en van aménagé. Nous développons tous les deux des activités sur internet, ce qui nous permet d’avoir une certaine liberté, pour notamment aller courir ou pratiquer notre art martial, l’Aïkido.
Or, nous avons justement une opportunité d’aller pratiquer dans les Cévennes ! Il y a un dojo qui a besoin d’un peu d’aide et de dynamisme. Parfait ! Néanmoins, nous voulons y être dès le 7 septembre…
J’aime saisir les opportunités. Adaptabilité, c’est un concept important en trail : on ne peut pas tout prévoir.
Ça me va, je décale la traversée et raccourcis la préparation. Ayant été prévenu assez tard, il faut lâcher certaines choses pour que je puisse tout de même faire la traversée des Vosges, et aller m’amuser dans les Cévennes.
Le plus important est de se lancer, et de ne pas utiliser les circonstances pour reporter… En cas de doute, foncer permet souvent de tuer le doute avant qu’il ne devienne dangereux !
Pour cette première traversée, il s’agit de faire l’intégralité du parcours en 5 jours, soit une moyenne d’un peu plus de 40km par jour, en autonomie : dormir dehors, trouver de l’eau dans les ruisseaux…
C’est une reconnaissance avec déjà un peu de défi !
Préparation
Ma préparation est avant tout dans le quotidien, par l’activité physique, l’alimentation, le mode de vie et le développement du bon état d’esprit.
J’aime bien le terme de survie. Pas dans le sens de survivalisme, zombie et fin du monde. Dans le sens sur-vie. Être à nouveau concentré sur l’essentiel : vivre. Et vivre bien, le mieux possible.
Là où on parle beaucoup de matos pour la préparation, chez moi, je pense d’abord à développer l’attitude, les compétences et la condition physique. Bien sûr, il s’agit de mettre toutes les chances de mon côté : le jour J, tout doit être au top, aussi bien côté matos qu’au niveau de l’attitude.
Pour cette première traversée, je voulais tenter une expérience nouvelle : passer trois jours en jeûne intégral, c’est à dire sans manger ni boire. Détailler les raisons, avantages et intérêts serait trop long ici. D’autant plus que je suis encore en pleine expérimentation dans ce domaine-là, et c’est un sujet à polémique… Je vais donc rester succinct, juste en dire assez pour que vous compreniez pourquoi je l’ai fait.
Un jeûne intégral, c’est quoi ?
Ni boire ni manger pendant un certain temps. Aussi appelé jeûne sec par rapport au jeûne hydrique, où la personne continue de boire normalement. C’est une technique vieille comme le monde, que l’on retrouve dans quasiment toutes les cultures.
Un jeûne intégral, pourquoi ?
Pour moi, dans ce cadre-là, il s’agissait de :
- Préparer mon mental : en cas de problème, je sais que je peux passer trois jours sans boire ni manger.
- Préparer mon corps : le jeûne permet de reposer certaines fonctions, et d’en nettoyer d’autres. On estime que le jeûne intégral est trois fois plus puissant que le jeûne hydrique pour le nettoyage
- Préparer la traversée : c’est trois jours de repos que je me consacre, pour préparer aussi spirituellement cette traversée. Y penser, imaginer, me demander si je suis bien en phase avec ma raison profonde – voir le cloud de Stéphane Brogniart -. C’est un temps hors du temps, où le fonctionnement différent du corps permet une autre réflexion.
- Préparer les apports de nourriture et d’eau : le jeûne intégral apprend au corps à mieux utiliser les ressources disponibles. Pendant un jeûne, le corps continue de se nourrir. La nourriture ne vient plus de l’extérieur, mais de l’intérieur, en recyclant les cellules (que ce soit pour l’eau ou pour les calories). Et ne vous inquiétez pas, contrairement à une idée répandue, cela ne diminue pas la masse musculaire 😉
- Relever un nouveau défi : réaliser quelque chose que je n’avais encore jamais fait ! C’est stimulant, et augmente la confiance en soi.
Il a duré 74h. Il s’est très bien passé.
Jeûne intégral : moi aussi ?
Une petite mise en garde, ou plutôt une anti-mise en garde. Je ne me suis pas lancé du jour au lendemain dans ce jeûne. J’ai déjà un peu d’expérience dans le jeûne sec intermittent (ne pas manger ni boire la journée), et j’avais déjà fait des jeûnes secs de 40h. Cependant, si vous êtes en bonne santé, il n’y a pas de danger du moment que vous êtes à l’écoute de votre corps. Encore faut-il savoir ce que ça veut dire…
Si vous êtes curieux / aventurier / sceptique, je peux vous conseiller deux livres et un forum très intéressant : Jeûne et Santé.
Ce sont des liens affiliés Amazon : pour vous le prix reste le même, mais si vous achetez via ce lien, cela ajoute quelques centimes à la cagnotte qui me permet de continuer à partager mes aventures avec vous.
Le parcours
D’après Trace de Trail, le parcours fait 208km 100 et 7650m + ainsi que 7570m- . Un départ de l’église d’Abreschwiller (57560), en Moselle, pour une arrivée à la cathédrale de Belfort (90000). Autant choisir des monuments qui en jettent un minimum.
Sachant que je ne suis pas allé jusqu’au bout…je me suis arrêté au col de la Schlucht. Arrêté est un grand mot, car j’ai encore dû marcher une quinzaine de kilomètres. Je vous raconte tout cela dans le récit qui suivra cet article !
Grâce à Nicolas Castano, qui avait fait la Traversée lui aussi en autonomie, j’ai pu avoir les endroits où il y a des sources, avec photos! C’est un chouette type dont vous retrouverez une interview prochainement sur Courir un Trail pour son projet Terre Loup.
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Matériel
Pour le matériel, vous pouvez retrouver la liste détaillée et annotée dans l’article dédié.
Récit
L’aventure, en mots et en couleurs – si vous fermez les yeux, vous devriez pouvoir imaginer… – c’est par là : Ma 1ère Traversée des Vosges, le récit.
Et la suite ?
Très bonne question. Merci de l’avoir posée. L’année prochaine, il va s’agir de faire la Traversée en entier cette fois-ci. Je me demande d’ailleurs si je ne vais pas la faire deux fois… Une première fois à la fin du printemps, avec les mêmes objectifs qu’ici. Puis en septembre, avec comme objectif de le faire sur 4 jours, donc 50km en moyenne par jour. On en reparle bientôt 😉
Au niveau des autres défis, il y a du lourd. Préparation physique dans les bois, bains glacés, Wim Hof, trailball, jeûne… Il n’y aura pas de pause hivernale, ni pour le blog, ni pour les défis. Promis, je vous en reparle très prochainement !
Commentaires
Une réponse à “Hagakure : 1ère Traversée des Vosges, la préparation !”
quel courage! quelle endurance! bravo!!!