Devenir un samouraï de la course à pied

Guide : Comment devenir un samouraï de la course à pied ?

Aujourd’hui, je vous retrouve mes amis aventuriers, pour du lourd… Du très lourd. Et ce très lourd est là pour vous faire devenir léger. Très léger dans votre pratique.

On va parler de course à pied, de guerriers, de croyances auto-limitantes, d’arts martiaux, de froid et de chaud…

Oui, ça fait beaucoup. C’est bien pour ça que je vais finir par un guide tout simple, pour que vous puissez, dès la fin de cet article, commencer à devenir un samouraï de la course à pied.

En introduction, je laisse le grand Scott Jurek s’exprimer, à travers un extrait de son livre Eat and Run ( vous êtes libre d’en lire la chronique 😉 )

Un livre culte…

J’étais devenu bon skieur grâce à la lecture, alors, j’ai continué à lire, ce qui m’a fait découvrir le bushido, le code moral des samouraïs fondé sur le courage, la simplicité, l’honneur et le dévouement.
Selon ces principes, le détachement, l’absence de pensée, est le meilleur état d’esprit pour le combat, donc pour la course.
Il ne s’agit ni de torpeur ni d’inattention, mais plutôt de la stupeur qu’on éprouve sous une chute d’eau glacée.
L’esprit vide est un esprit dominateur.
Il peut en contrôler d’autres, comme on contrôle quelqu’un en exerçant une pression sur une bascule.

Quand un coureur dit qu’il « fait sa course », c’est, selon moi, de bushido dont il s’agit.

Le bushido, c’est oublier le passé et renoncer aux projets pour se concentrer sur le présent.
Comme l’écrit Thoreau, un adepte (sans doute à son insu) qui était aussi un très bon marcheur, « notre vie se gaspille en détails ! Un honnête homme n’a guère besoin de compter plus que ses dix doigts ».
De la simplicité, de la simplicité, de la simplicité !
J’ai imaginé mes propres exercices de bushido.
Ils consistaient à me plonger dans l’eau glacée des torrents pour accroître la force de mon esprit sur mon corps ou à m’asseoir en tailleur pour méditer en me concentrant par exemple sur ma respiration.

Le bushido, c’est aussi la maîtrise des arts martiaux, ou, plus largement, une connaissance intime de sa pratique.
La mienne, c’est la course à pied, et, quand je gravissais les montagnes du Nord-Ouest, je m’efforçais de le faire avec une concentration extrême.
Ce n’est pas difficile de laisser son esprit divaguer quand on court sur de longues distances.
C’est même parfois nécessaire, mais je restais focalisé.

Scott Jurek, Eat and Run

Un pas à pas pour arpenter sa Voie du Guerrier

Un pas à pas pour devenir le guerrier de sa propre voie

1.Ne soyez pas déshydrateé : trouvez-vous des sources d’inspirations.

A l’image de Scott Jurek qui s’inspire du bushido pour progresser, trouvez-vous des mentors, des modèles, fictifs ou réels. Avez-vous remarqué que dans chaque interview sur Courir Un Trail, je demande aux personnes quelles sont leurs sources d’inspirations ?
La simple vue d’une photo ou la pensée de votre source doit vous réhydrater, vous redonner de l’énergie et du courage.
Soyez sûr d’avoir toujours une source à près de vous.

2.Le coût de la rage : le courage

Merci Alain Damasio, romancier de génie, pour ces quelques mots. Oui, le coût de la rage : le courage. Chaque prise de décision comporte son lot d’incertitudes et de peurs. Vous ne devez pas chercher à être dénudé de peur. Le courage, c’est d’oser faire, tout en ayant peur. N’attendez pas d’avoir toutes les réponses, partez avant.
Avez-vous le niveau ? En seriez-vous capable ?
Dès que vous avez au moins 70% des réponses, allez-y. Certains aventuriers s’aventurent dès les premières réponses…


Pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5% de réponse; les 95% restants viennent le long du chemin.
Mike Horn


Avoir la rage d’y aller. Je ne dis même pas « malgré » ces peurs. Les peurs sont des compagnons d’aventures qui permet de ne pas sous-estimer le danger.
Donc allez-y pleinement, peurs comprises !
Trouvez votre rêve à réaliser. Et votre rêve ne vous fait pas assez peur, alors, je vais paraphraser le père de Mike Horn… Mais si votre rêve ne vous effraie pas, c’est qu’il n’est pas assez grand !

3.La simplicité

L'hormèse dans la course à pied

Simplicité à tous les niveaux.
Agissez, testez et apprenez. Soyez simple dans votre approche. Plus vous compliquez votre approche, par le matériel, l’exigence des conditions climatiques, votre forme au départ, plus vous serez fragile et sensible au moindre imprévu.
La simplicité rend fort et résilient.
La facilité tue nos aspirations, les unes après les autres.
Certains cours pieds nus, d’autres en sandales, d’autres encore en crocs
Certains le font à jeun, d’autres sans arsenal technologique (comprenez : sans montre)…
La simplicité passe aussi par le fait de ne pas être exposé à trop d’informations… Agissez d’abord, renseignez-vous ensuite.

La profondeur doit venir de ce que vous vivez, et non de vos pensées complexes.

4.Faites votre course

Il n’existe pas des sorties d’entraînements d’une part et des sorties de compétitions d’autre part.
Chaque sortie est unique.
Et vous devez être le capitaine de vos sorties. Vous avez votre cap, vous savez vers où vous voulez allez. C’est à vous de faire la route. De naviguer. De faire votre course.
Si pour vous, courir est autre chose qu’une simple activité physique pour vous détendre, alors faites votre course.
C’est à dire que chaque sortie a le potentiel d’être une aventure.
Vivez-là.
Cherchez à courir le plus dignement possible (ou sensuel, si vous préférez).
Soyez ici et présent. Centrez-vous sur votre respiration, votre foulée, l’inclinaison de votre corps, le détachement de vos épaules… Vous êtes une merveille de la biomécanique, savourez-le !
Chaque sortie effectuée est un épisode de plus à votre histoire.

5.Soyez votre Senseï

Chaque moment dans le quotidien peut être une opportunité pour pratiquer. Comme Scott, vous pouvez développer vos propres exercices pour développer votre art martial personnel. Utilisez la nature comme aide et repère. Un très bon prétexte de s’interesser à l’hormèse.
Exposez-vous progressivement au froid, au chaud, à la faim, à la soif. Allez-y prudemment, avec vos appréhension. Mais allez-y.

Le Pas-à-Pas

Devenir un samourai de la course à pied avec le pas à pas

  1. Trouvez votre source d’inspiration.
  2. Définissez votre objectif.
  3. Trouvez des exercices liés à la réalisation de votre objectif. Pour des idées d’exercices de « samouraï », vous pouvez chercher du côté de la méthode Wim Hof (focus, exposition au froid et respiration), du Tabata, de la méditation, du yoga et bien sûr des arts martiaux…
  4. Faites votre plan pour les 90 jours à venir. Chaque petit pas vous approche de votre objectif. Restez simple et concret. Mieux vaut des petits pas tous les jours, qu’un grand bond parfois.
  5. Pensez à vous recentrer. Chaque semaine, vérifiez que vos actions à venir dans la semaine soit aligné avec votre plan à 90 jours. Ce dernier étant lié avec votre objectif.
  6. Les émotions quotidiennes peuvent être de mauvais guides. Faites ce que vous avez prévu de faire, et doutez ensuite. Pas avant.
  7. Notez sur un cahier vos sensations, vos émotions et vos limites perçues. Ainsi, jour après jour, vous aurez une meilleure connaissance de vous-même. Et surtout, vous allez affiner votre perception, en identifiant plus rapidement vos croyances limitantes (je ne peux pas…) et vos tentatives d’auto-sabotages (j’aimerai bien, mais ce n’est pas possible, parce que…)

Dans le carnet d’entraînement disponible sur ce site, vous retrouverez une proposition d’organisation de vos notes.

Pour ceux qui veulent vraiment aller en profondeur, vous pouvez consulter la page coaching.

 


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