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« Vouloir être quelqu’un d’autre, c’est dilapider ce qu’on est. »
Kurt Cobain, cité par Scott Jurek dans Eat and Run
Eat and Run de Scott Jurek est souvent cité dans les bouquins bouleversants sur le monde de la course à pied.
Scott Jurek, star de l’ultra-trail, est un personnage qui se démarque par sa volonté. Quand on veut, on peut…
Encore faut-il savoir ce qu’on veut, et jusqu’où on peut...
C’est le moment d’embarquer dans un voyage au sein des ultra-trails les plus durs du monde, mais surtout au sein de l’existence de chacun.
C’est en tout cas la proposition de Scott Jurek : Eat and Run, c’est le récit de sa vie, mais c’est peut-être aussi un guide pour chacun.
« Je ne vous dirai pas qu’il suffit de croire en ses rêves pour les voir se réaliser. Je vais plutôt vous montrer de façon concrète comment je me suis transformé de l’intérieur et comment vous pouvez le faire à votre tour. Que vous soyez marathonien ou simple joggeur, nageur ou cycliste, jeune ou vieux, gros ou maigre, vous pouvez y arriver.
[Eat and Run], c’est l’histoire de tous ceux qui se sont un jour sentis coincés, de tous ceux qui rêvaient de faire mieux, d’aller plus loin. »
Si la proposition de base est que l’histoire de Scott soit universelle, attendez-vous à entrer dans l’intimité d’un champion, de son enfance à ses nombreux doutes.
Et surtout, suivez le cheminement d’un athlète très haut niveau, qui pour pouvoir devenir le meilleur, à dû développer une approche holistique de la course à pied.
« Je ne pouvais pas donner plus, mais j’avais appris quelque chose de très important. Je pouvais courir plus intelligemment. Je pouvais manger plus intelligemment. Je pouvais vivre plus intelligemment. »
« Parfois, il faut juste faire les choses »
C’était le mantra de son père, un homme sévère. Répété tout au long de Eat and Run, cette phrase apparaît comme une réponse aux très nombreux « pourquoi » de l’auteur, ou plutôt une non-réponse.
« Tous les « pourquoi » du monde ne m’avaient apporté ni sérénité ni réponses. Mais le questionnement – et l’action- avaient fait naître quelque chose en moi. Quelque chose de fort. »
« À tous les problèmes que j’ai rencontrés dans ma vie, j’ai apporté la même réponse : Avance ! Même quand mes poumons ne me fournissaient plus assez d’oxygène, quand mes muscles me mettaient à l’agonie, je savais que la solution viendrait de mon mental. »
Eat and run regorge de conseils pratiques…
C’est le coach Scott Jurek qui parle, mais à la manière d’un ami. Ce sont des suggestions plus que des directives, issues de ses recherches et expérimentations.
Un peu de gainage, d’étirements, de respiration (par le nez autant que possible), de méditation, améliorer sa vitesse et son endurance fondamentale, comment poser le pied, l’intérêt de la course pieds nus, la posture, check-list pour gérer les coups de mou…
Ce n’est pas un guide complet. Au contraire, il traite de ses sujets au fur et à mesure de son récit, au détour d’un chapitre, en quelques phrases concrètes.
« Ce sont vos jambes qui vous propulsent, mais c’est votre dos et vos abdominaux qui assurent la transmission. »
La check-list en quatre points :
- Prendre le temps de ressentir et d’accepter l’épuisement
- Faire un état des lieux
- Se demander comment arranger la situation
- Faire le tri entre les pensées positives et les pensées négatives
Scott, dans sa démarche holistique, cherche à se connecter un maximum à ses sensations lorsqu’il court ainsi que dans la vie quotidienne. Pour cela, il peut utiliser la technologie pour améliorer ses perceptions.
« J’ai découvert que je pouvais courir – et manger – en me fiant à mes intuitions primitives, à la manière de nos ancêtres, mais aussi affiner ces intuitions en mesurant les résultats. La technologie et l’instinct combinés me permettaient d’atteindre cette zone très étroite qui permet de donner le meilleur de soi-même sans crainte de se blesser ou de nuire à son organisme. Trouver cette zone et s’y maintenir sont les clés du succès. »
L’ultra-trail n’est pas pour les bisounours
« L’équation est aussi simple qu’impitoyable : il s’agit de courir jusqu’à ce que ça devienne impossible, puis de continuer et de trouver de nouvelles sources d’énergie et de volonté pour courir encore plus vite. »
Et Scott le fait bien remarquer. Il raconte en détail à quel point ces courses peuvent être source de souffrances physiques et mentales. Mais pour lui, surmonter les difficultés, c’est toute sa vie.
« Je ne crois pas qu’ils le savaient à l’époque et je l’ignorais sans doute aussi, mais mes parents me préparaient à devenir un spécialiste des longues distances. Quand je me suis mis à la course à pied, je savais ce qu’était la souffrance. »
Il raconte, de l’intérieur, plusieurs ultra-trails mythiques auquels il a participé comme la Badwater dans la vallée de la Mort en Californie (réputée être la course la plus difficile du monde…), la Western States, la Spartathlon (246km sur route, entre Athènes et Sparte), la HardRock 100…
« Pendant une course, les organes doivent choisir leur camp et c’est chacun pour soi. »
L’alimentation comme botte secrète et personnelle
« Bien manger, c’est une forme bon marché d’assurance maladie.
L’alimentation est une question de vie ou de mort. Nous sommes ce que nous mangeons.
Plus je mangeais sainement et plus je courais vite. »
Tout commença à la fin de son adolescence. Loin de toute idéologie à cette époque-là, il remarqua que ce qu’il mangeait influençait ses performances. Petit à petit, il se dirige vers une alimentation végétarienne, essayant même le tout-cru pendant une période (qu’il arrêta pour la raison suivante : cela prenait trop de temps pour bien mâcher).
Il n’essaye de convaincre personne. Pour lui, c’est une évidence : plus on fait attention à son alimentation, plus on va ajouter de légumes à ses repas. Il faut dire que sa réussite est la meilleure manière de donner envie d’adopter un modèle alimentaire réfléchi.
Les recettes de cuisine de Scott Jurek
Plus d’une vingtaine de recettes végétariennes agrémentent Eat and Run. C’est un point d’originalité appréciable. Quand je vous dis que certains ont dévoré ce livre…
Juste pour en citer quelques-unes :
- Boisson pré-effort Green Power
- Smoothie anti-inflamatoire Strawburst
- Trail wrap houmous
- Quinoa-woaw !
- Barre chocolatée aux haricots azuki
- Pop-corn oméga
- Pizza sortie longue
Comment s’inspirer de Scott Jurek ?
- Parfois, il faut juste faire les choses…
- Si vous voulez devenir coureur, courez !
- Courir, cela passe aussi par le haut du corps : gainage, yoga, pilate, choisissez !
- Vivre (et courir) intelligemment
- Avoir la check-list en 4 points en tête
- Ne jamais cesser de vouloir s’améliorer, d’étendre ses connaissances et de tester
« Il ne tient qu’à vous de tout changer. Pas du jour au lendemain, mais petit à petit. La vie n’est pas une course. Ce n’est pas non plus un ultra-marathon même si ça en a l’air. Il n’y a pas de ligne d’arrivée. On s’acharne à atteindre un but et c’est important d’y arriver, mais ce n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est comment nous y parvenons. Ce qui est essentiel, c’est le pas qu’on fait maintenant, celui que vous faites en ce moment même.
Chacun suit sa propre voie. Manger sainement et courir sans contraintes m’ont permis de trouver la mienne. Ça peut vous aider à trouver la vôtre. Qui sait où elle vous conduira ?«
Vous l’avez compris, ce livre est riche à plusieurs niveaux, même si il ne faut pas s’attendre à un guide complet. C’est avant tout un récit de vie.
D’autres articles vont suivre pour approfondir plusieurs points pour lesquels je manque de place ici… Oui, je l’aime bien Scott 😉
Maintenant, à ton tour. Dis-moi en commentaire quelle place a l’alimentation dans ta pratique ?
Pour acquérir Eat and Run de Scott Jurek, vous pouvez passer par ce lien. Cela ne vous coûtera pas plus cher, et me permet d’avoir quelques centimes pour continuer mes aventures…
Connais-tu Stéphane Brogniart ? Il a une approche similaire concernant l’instant présent dans la course. Tu peux le découvrir dans cet article : Devenir champion du monde de mon monde.
Commentaires
4 réponses à “Eat and Run : Parfois, il faut juste faire les choses…”
Le Grand Scott Jurek !
Petite note, il est végan et ses recettes le sont aussi (tu mentionnes sa vingtaine de recettes végétariennes). Ce point de différence ne signifie rien pour beaucoup, mais être végétalien n’est pas (du tout) la même chose qu’être végétarien.
Tu as raison, je vais corriger ce point 😉
super article merci . Ça me conforte dans ma démarche, crugivore, végétarien, paléo, tout ça à 58 balais mais y’a pas d âge n’est ce pas ? Tout ça pour courir des petits trails (15 à 20 km) et sortir de ma zone de confort .
Tout à fait, Michel !