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Vous vous êtes déjà demandé à quoi ça tenait, d’être heureux ?
Juste simplement, physiologiquement, biologiquement ?
Qu’est-ce qui fait que le singe sautillant dans notre cortex est happy, et nous laisse avec une agréable sensation de plénitude ?
À la fin de cet article, vous saurez. Et en plus, je vous donne en bonus la check-list qu’il vous faut !
En fait, c’est assez simple.
C’est assez simple, si on se rappelle que nous sommes des mammifères.
Le bonheur, le fait d’être heureux, n’a pas de définition pour notre corps.
C’est nous qui mettons une bonne couche de masturbations intellectuelles dessus.
Car quand on s’ennuie – ou que notre corps s’ennuie- on aime réfléchir, quitte à souffrir.
Réfléchir, c’est fléchir deux fois.
Alain Damasio, La Zone du Dehors
Mais restez encore un peu avec moi, avant d’aller courir à nouveau, en ne pensant à rien.
Oui, faites une exception, réfléchissez sur votre bonheur.
Vous allez voir, on va trouver comment être heureux, simplement.
Comme être heureux, c’est trop intellectuel pour notre corps, je vais le dire différemment : il s’agit d’être cool, pépère, détendu, apaisé, en sécurité, et pourquoi pas avec la sensation d’avoir l’un ou l’autre papillon dans le ventre.
Être heureux comme un animal sauvage, sans prédateur à l’horizon.
Bref, être dans un de ces bons jours. Tous les jours.
Et pour ça, il suffit de revêtir notre tenue d’alchimiste.
Alchimiste de notre propre corps.
On va jouer avec les hormones.
Je vois à votre air suspicieux que vous êtes encore novice.
Je vous propose de commencer par manier seulement quatre hormones.
Ça vous va ? Quatre hormones sur la grosse cinquantaine qu’on pourrait utiliser, ça devrait le faire, non ?
J’ai confiance en vous, vous êtes fantastiques (oui, surtout toi!)
En plus, vous devez certainement déjà être un tant soit peu familiarisé avec nos hormones du jour : la dopamine, l’endorphine, l’ocytocine et la sérotonine.
Si ces hormones existent, comme tout dans notre corps, c’est simplement pour pouvoir survivre le mieux possible.
Mais comment savoir si on survit «le mieux possible» ?
Alors, là, on a un don hors du commun.
Si on survit « le mieux possible», alors, nous sommes récompensés par une sensation de plaisir.
Eh oui. Si on kiffe notre life, c’est plutôt bon signe.
Bon, je vous présente un peu plus en détail nos héroïnes du jour, les ingrédients magiques pour qu’on puisse exercer nos talents d’apprenti alchimiste :
- La dopamine : c’est le petit coup de boost qui signifie «mais oui, mon beau / ma belle, t’assures!». C’est elle qui est présente dès qu’on atteint un objectif, aussi petit soit-il. Vous aimez cocher une case dans votre To-Do-List ? C’est elle. Vous venez de recevoir une notification et c’est cool ? C’est elle. Votre montre vient de vous confirmer que ça fait deux heures que vous courez ? Oui, c’est encore elle. Elle est cool, la dopamine.
Mais elle ne fait pas le bonheur. Enfin, pas tout à fait.
- L’endorphine : C’est la dure à cuire. Ça fait mal, mais vous tenez le coup ? Vous dépassez vos limites physiques, vous souffrez, mais en même temps, c’est bon ? C’est grâce à elle. Dès qu’il s’agit de se sortir les doigts des fesses, elle est là pour pas que vous regrettiez. Bref, si vous êtes accro à l’effort, vous connaissez le nom de votre maîtresse maintenant. Les pleurs et les éclats de rire, c’est elle aussi.
Mais même bonne amante, elle ne fait pas le bonheur. Enfin, pas tout à fait.
- L’ocytocine : Oui, l’hormone de l’amour. C’est l’astuce de l’évolution pour que vous restiez tranquillement avec votre tribu, et kiffer l’instant. Si vous vous sentez en sécurité, en confiance, la petite maligne est à l’œuvre. Si vous avez besoin d’appartenir à un groupe, de mettre des étiquettes sur ce que vous faites ou êtes, c’est elle. L’être humain est un animal social. En gros, il a besoin de sa dose d’ocytocine.
Mais aussi agréable que cela puisse paraître, elle ne fait pas le bonheur. Enfin, pas tout à fait.
- La sérotonine : Quand vous aimez être aimé, quand vous sentez qu’on vous respecte, c’est elle qui vous chatouille agréablement. Être respecté, ça permet d’avoir certains avantages. Fallait bien que votre corps vous envoie une petite dose de plaisir pour vous encourager à ne pas vous laisser faire. C’est cool d’être quelqu’un, mais elle ne fait tout de même pas le bonheur. Enfin, pas tout à fait.
Jeu bonus : Trouvez en quoi ces hormones se sont révélées indispensables à notre survie en tant qu’espèce.
Vous vous en doutez, on fait de l’alchimie.
C’est à dire qu’on transmute des trucs pour arriver à un résultat.
Pour faire le bonheur, on va donc devoir transmuter ces quatre chéries (oui, apprenez à les chérir) ensemble.
Mais laissez-moi d’abord vous parler du cortisol.
C’est aussi une hormone.
Elle a bien mauvaise presse.
On lui met sur le dos dépression et maladies.
Et pourtant…
Et pourtant, sans elle, vous seriez tous morts.
En fait, vous ne seriez même jamais né.
Mais c’est justement là que le bât blesse…
Si je dis cortisol, on me réponds : souffrance, douleurs, peur, anxiété, stress.
Mais c’est juste la traduction biologique de : «tu fais une connerie / casse-toi / ça pue grave, là / arrête d’être idiot».
Et ça, ça a permis à nos ancêtres de survivre et d’évoluer jusqu’à nous.
Donc, on respecte les ancêtres, bonté divine !
Par contre, oui, entre un rugissement d’une bête féroce, et votre patron qui hausse les sourcils, le cortisol ne va pas faire la différence.
Mais ce n’est pas de sa faute, c’est votre patron (ou l’image que vous vous en faites) qui est aussi flippant qu’un tigre à dents de sabre.
Apprenons juste à reconnaître le cortisol, pour éviter qu’il fasse tout foirer.
C’est notre talon d’Achille d’alchimiste (pas facile à dire rapidement, ça…).
Nous avons donc 4 ingrédients complémentaires pour notre potion de bonheur.
Nous avons un ingrédient, le cortisol, à reconnaître, pour ne pas en mettre.
Et enfin, le secret pour réussir la potion : vous êtes un GrosBill !
«Gros Bill ou Grosbill, qualificatif péjoratif qui désigne, dans l’univers des jeux de rôle, un joueur qui cherche à rendre son personnage le plus puissant possible»
Wikipédia
Donc, avide de bonheur que vous êtes, vous voudriez toujours mettre plus de dopamine, plus de sérotonine, plus d’ocytocine et d’endorphine ! C’est ainsi que ça fonctionne. On s’habitue vite à notre bonheur.
Vous êtes prévenus !
Pour contrer votre Grosbillisme, c’est de jouer sur la quantité mais aussi et surtout sur la qualité de vos sources.
Changez votre fournisseur quelques fois dans l’année devrait suffire,en fonction de votre tempérament. Entre 6 et 12 fois, pour les plus coriaces.
Bon, Mickaël, t’es bien sympa avec ton histoire d’alchimie, mais là, je ne pige que dalle ? Comment je fais pour être heureux, bordel ?
Merci pour votre franchise.
Dans une autre vie, je serai poète.
Mais pour l’instant, je vais sauver ma peau en vous répondant rapidement (mon cortisol est trop content, vous avez appelé sa pote l’adrénaline à la rescousse, en me faisant peur comme ça…).
Si vous souhaitez être heureux, biologiquement, vous allez établir des stratégies pour chacune des quatre hormones : dopamine, ocytocine, endorphine, sérotonine.
Vous vous connaissez, ciblez vos points faibles.
Le bonheur, c’est comme une chaîne, faites gaffe au maillon le plus faible…
Des stratégies ?
Mais tout à fait !
La Vie est un combat, c’est pour ça que le cœur bat…
(Vous êtes sûr que je ne peux pas être poète dans cette vie-là?)
Exemples de stratégie :
La dopamine (l’hormone du plaisir immédait) :
Kiffer la moindre réussite ! Les grands succès sont extrêmement rares. Par contre, tous les jours, vous pouvez vous féliciter. Faites-en une habitude, et la dopamine sera au rendez-vous. D’où le succès des journaux de gratitudes… Et pour avoir des choses à fêter, divisez vos objectifs en sous-objectifs. C’est un ordre : chaque jour, vous devez avoir au moins trois choses à fêter ! Et des vraies réussites, pas des trucs trop faciles. Soyez exigeants et réalistes.
En adaptant vos objectifs de temps en temps, le flot de dopamine continuera de couler ! La dopamine vous dira merci !
L’endorphine (l’hormone de l’activité physique):
Riez ou pleurez autant que vous en avez besoin. Et bougez ! L’astuce pour respecter le GrosBill qui sommeille en vous : quand vous avez marre d’en faire de plus en plus, pensez variété ! Il suffit de faire des mouvements différents pour que l’endorphine vous tombe dans les bras ! Courir était cool au début, mais ça devient lassant ? Et si vous essayiez le vélo ? Ou le ping-pong ? Ou le Tai-Chi ? Ou de courir comme un chien ? L’endorphine vous dira merci !
L’ocytocine (l’hormone de l’amour):
Je vous dirai bien de faire l’amour tous les jours. Puis deux fois par jour. Puis quatre.Mais il y a d’autres solutions plus réalistes. Non, ne me dites pas que c’est réaliste de faire l’amour plusieurs fois par jour, je vais devenir jaloux. Je vous propose plutôt, à défaut de faire l’amour tout le temps et avec tout le monde, de faire confiance. Rappelez-vous, l’ocytocine est secrétée dès que vous faites confiance. Mais la confiance se construit sur des décennies, non ? Je ne vous demande pas de confier votre vie au premier individu que vous croisez. Encore une fois, vous pouvez libérer dans votre organisme des petites shots d’ocytocine régulièrement, en faisant confiance sur des petites choses.
Soyez simplement attentifs aux signes de confiance. Chaque sourire, chaque contact visuel, chaque banalité échangée sont des petits signes de confiance vous serrez la main à quelqu’un, vous faites la bise ? Vous estimez donc que la personne ne va pas vous trucider immédiatement.
C’est de la confiance.
Et puis, vous pouvez aussi vous faire confiance à vous-même : souriez-vous, massez-vous, respirer consciemment en vous remerciant. Vous êtes génial, et l’ocytocine vous dira merci.
La sérotonine (l’hormone de la détente et du respect):
Ah, celle-là…quand on aime être respecté… C’est simple, respectez-vous! Soyez fier des mille et une choses que vous accomplissez dans votre journée. Je vous assure que vous pouvez être fier d’être là en train de lire cet article. Vous investissez sur vous. Bravo, soyez fier. La vie, c’est un sacré bazar, un grand huit, dans le noir, avec des big limaces baveuses partout. Donc, franchement, bravo d’en être arrivé où vous êtes aujourd’hui. Et ce n’est pas fini ! Appréciez les risques que vous prenez au quotidien, ce que vous arrivez à accomplir, alors que vous n’avez pas forcément les bonnes cartes en main. Vous êtes un bon. Bravo. Et la sérotonine vous dira merci.
Devinez quoi ?
Vous avez ce qu’il faut pour être heureux !
Cela paraît simple, et ça l’est.
Apprenez à nourrir le singe bondissant dans votre cervelle avec ce breuvage alchimique, et vous goûterez au bonheur !
Pour vous aider, j’ai une surprise pour vous : la check-list des hormones du bonheur.
Pour cela, rejoignez l’aventure CuT !
Les puristes scientifiques me diront : et les autres hormones ? Et puis, c’est quand même réducteur ta présentation des quatre hormones, et puis, d’abord…
Ma réponse est simple : oui, vous avez raison. Mon but est d’amener les gens à passer à l’action, et à être heureux. Pas de faire un cours de biologie.
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Alfred Musset
Cet article «Comment être heureux ?» a été inspiré du livre Habits of the happy Brain, de Loretta Graziano Breuning.
Et dans la même veine: Pourquoi faire du spor vous rendra heureux ?
Et surtout, allez faire un tour par ici pour voir tous les bonus CuT !
Commentaires
2 réponses à “Comment être heureux, bordel ? Le Bonheur : mode d’emploi physiologique”
Merci beaucoup. Un fort joli podcast pour nous amener à comprendre le rôle des hormones. Et rétablir une possibilité de se faire confiance, en doutant moins de ses propres capacités à trouver le bonheur en nous aussi.
Merci !