Podcast: Play in new window | Download (Duration: 9:45 — 7.4MB)
Abonnez-vous gratuitement sur Apple Podcasts | RSS
Cet article participe à l’événement interblogueur Le sport n’a-t-il que des bienfaits physiques ? du site Sophie-Aynaud. Si vous voulez découvrir d’autres articles pour être heureux grâce au sport, alors cet événement devrait vous intéresser.
Tout dans les muscles, rien dans la tête !
Le corps humain est composé de 639 muscles. Notre système nerveux – ce qui nous procure des informations sur notre corps , régule notre respiration, la température, permet de penser, d’imaginer…- s’étend… eh bien… partout parmi ces muscles, et même au-delà !
Cela peut vous sembler logique. On a des muscles plus ou moins partout, et des nerfs plus ou moins partout. Nous pensons avec notre système nerveux, grâce aux infos qu’il nous envoie. C’est élémentaire, n’est-ce pas ?
Mais alors, qu’avait-il bien bu celui qui a créé cette dichotomie tête / corps ?
Imaginez un peu le tableau. Il y aurait le corps, une sorte de mécanique plutôt fonctionnelle, et à l’intérieur (où ? dans les 1,5kg de notre encéphale ?), un esprit prisonnier de cette forteresse.
Et alors, on pourrait soit agir sur le corps, avec, disons par exemple du sport, ou on pourrait agir sur l’esprit avec de la méditation ou en jouant aux échecs.
Ridicule, n’est-ce pas ? Comment peut-on séparer si sottement le corps et cette autre entité insaisissable ?
Et pourtant, il y en a un paquet de gens bien-pensants qui se sont acharnés à séparer ce qui ne peut être séparé. Peut-être était-ce pour se donner une raison, pour expliquer pourquoi l’un semble performant et en bonne santé, et pas l’autre. Peut-être pour se rassurer, pour se dire qu’il suffirait d’avoir une tête bien faite, qu’importe le corps. Ou inversement.
Mais oui, vous savez bien, ces petites phrases du genre :
Tout dans les muscles, rien dans la tête !
Heureusement, vous, vous êtes intelligents. Vous savez qu’il n’y a pas de séparation nette. Que pour être un très bon joueur d’échecs, il vaut mieux avoir l’hygiène de vie d’un sportif (les échecs étant considérés d’ailleurs comme sport en France depuis 2000). Que pour arriver à la fin d’un ultra-trail (ces courses en montagne de 100km, 160km, parfois 200km), ou simplement pour durer dans le sport, il faut réfléchir et être attentif à un ensemble de paramètres savants.
Si notre encéphale est uniquement dans la tête, le système nerveux est partout dans le corps, et nous avons même des neurones dans nos viscères, c’est dire.
Alors, lorsqu’on m’a demandé : le sport a-t-il des bienfaits uniquement physiques ? J’ai débord rigolé. Et puis, je me suis tu. J’ai réfléchi. Et j’ai eu envie de pleurer.
Le sport, bienfait physique ? Pas systématiquement. Mais je ne vais pas le développer maintenant.
Le sport, bienfait uniquement physique ? Bien sûr que non !
Le sport, bienfait uniquement physique ?
Connaissez-vous beaucoup de personnes qui se sont mises au sport juste pour des bienfaits physiques ?
J’entends souvent dire : je veux faire du sport pour me sentir bien.
C’est plutôt rare que j’entende : je veux faire du sport pour redonner de la mobilité à mes articulations et améliorer mes postures dans le respect des lois de la biomécanique.
En tout cas, dans mes voyages, je croise plutôt des personnes qui veulent bouger pour se sentir bien, pour être bien, pour avoir une meilleure image d’elles-mêmes. Et ces personnes-là veulent avoir ses bienfaits, pas forcément pendant, mais plutôt après une séance de sport, et si possible, sur plusieurs jours.
Il y a encore beaucoup d’autres raisons et bienfaits potentiels : être intégré dans un groupe, se « vider » la « tête », délier ses tensions, prendre du temps pour soi, le plaisir, le fun, l’envie de se dépasser…
J’irai bien plus loin. Le terme sport est réducteur, je vais donc plutôt dire activité physique. Ah oui, vous avez suivi depuis le début… Oui, activité physique est aussi réductrice.
C’est bien toute la personne qui est en mouvement, de ses muscles jusqu’à l’encéphale qui envoie des ordres pour coordonner les quelques centaines de cellules musculaires qui tiennent notre squelette en place (avec l’aide de ligaments et autres petites réjouissances).
Donc ce n’est pas du « sport ». Ce n’est pas juste de l’activité physique. C’est… la Vie ? Parlons de mouvements pour le moment.
La Vie est caractérisée par plusieurs choses, et notamment par une aptitude à se mouvoir dans l’espace. La vitesse et les possibilités diffèrent grandement d’une espèce à une autre, mais on retrouve cette idée de mouvement, au minimum à l’échelle cellulaire. Notre espèce n’en fait pas exception.
Depuis la nuit des temps, nous sommes en mouvement tout au long de la journée. L’être humain s’est donc adapté de manière à être au maximum de ses capacités naturelles lorsqu’il est en mouvement. Et par l’être humain, je veux dire d’un point de vue du corps musculaire, de la résistance au froid, de la souplesse, mais aussi de la pensée, du moral et de la motivation.
Bref, explorer le monde permet d’être au top de sa forme, mais aussi d’être pleinement équilibré et d’avoir la banane toute la journée !
Évidemment, tout quitter aujourd’hui pour mener une vie de vagabond pleine de sagesse et de calories brulées risque d’être compliqué pour un certain nombre d’entre vous.
Alors, je vous propose un petit mode d’emploi pour être heureux pleinement à partir de mouvements.
Prêt ?
Mode d’emploi : être heureux pleinement (pour les non-vagabonds)
- Le mouvement est à la base de la vie. N’attendez pas d’avoir la motivation pour bouger. Bougez, et la motivation viendra.
- Cherchez le sport (le badminton, la course à pied, le handball…), l’activité physique (la marche, couper du bois, faire les foins), l’activité artistique (la danse) ou spirituelle (le yoga, les arts martiaux…) qui vous attirent. Suivez votre instinct. Acceptez vos peurs sans pour autant se soumettre à leurs diktats : en cas de doute, foncez ! Vous en tirerez les leçons après avoir expérimenté, et non avant.
- Vous ne pouvez vous représenter le nombre de disciplines sportives qui existe. Vous allez forcément trouver celle qui vous correspond. Avez-vous essayé l’Aïkido ? Avez-vous essayé l’Antigymnastique ?
- L’échec est une étape vers le succès.
- Reconnaissez la procrastination intelligente : vous avez parfaitement l’âge qu’il faut et l’état de santé pour vous lancer. Aujourd’hui est le moment idéal. Demain, ce sera trop tard, et franchement, hier, vous n’étiez pas encore prêt.
- La procrastination intelligente, c’est le fait de ne pas agir tout en ayant (presque) bonne conscience.
- Si vous n’avez pas d’argent, courez, sans matériel spécifique.
- Si vous n’aimez pas courir, allez marcher. Si vous avez marre de marcher, courez.
- Si vous aimez les challenges, mettez-vous des objectifs. Si vous n’aimez pas la compétition, ne vous mettez pas d’objectif, faites seulement une croix sur votre calendrier les jours où vous avez bougé.
- Vous êtes la seule personne légitime pour choisir vos objectifs. Les normes d’untel ne sont pas forcément les vôtres.
- Cherchez dans votre entourage, dans votre mémoire, dans des livres ou sur internet des personnes au parcours inspirants. Renseignez-vous sur eux, parlez avec ces personnes, lisez des biographies.
- Que vous soyez seul ou dans un groupe, cherchez une communauté bienveillante et motivante pour échanger. Cela peut être un club, un site ou un blog, un forum, ou une réunion informelle avec des amis.
- Prenez un carnet, et notez comment vous vous sentez. Votre état avant de bouger, les sensations marquantes pendant, et comment vous vous sentez après. N’hésitez pas à relire des pages au hasard en cas de doute.
- Devenez le champion du monde de votre monde.
- La volonté se comporte comme un muscle. Ne l’épuisez pas dès le début, mais entrainez-le progressivement. Si vous ne faites rien, il s’atrophiera.
- N’oubliez pas, c’est le fait de se mettre en mouvement qui développe la motivation. Revoir le premier point : bouger, et la motivation viendra.
- Ne faites jamais confiance à 100% au mode d’emploi. Surtout si cela vous concerne directement. Dans le doute, faites des ratures et écrivez-le vous-même.
D’ailleurs, cela me fait penser. J’ai créé un carnet d’entrainement avec 7 domaines pour être heureux en trail (et donc, bien évidemment dans la vie). Vous êtes tout à fait libre de le télécharger. 😉
Commentaires
Une réponse à “Pourquoi faire du sport va vous permettre d’être heureux pleinement ? (avec mode d’emploi !)”
Comment : bouger le corps est parfois une manière de briser les mauvaises pensées qui entraînent des mauvaises émotions; et ces émotions fatiguent le corps. Corps, esprit, âme ne sont qu’un ensemble unifié et non des parties séparées les unes des autres. Le corps n’est pas un meuble, ni une statue. Je pense à la sculpture de Dali La femme-tiroir, je crois que c’est le titre.
Bref, marcher, courir, flâner même sont des moyens de réconcilier le corps avec lui-même et donc avec soi. Le corps parle et nous parle à travers tout mouvement… et aussi à travers son immobilité.