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Attention, cette interview risque de vous donner envie de tout remettre en question, et de passer à l’action.
Une fois de plus, c’est du lourd que j’ai l’honneur d’interviewer.
Ça vous dit d’aller escalader la montagne mirage de vos croyances limitantes ?
Êtes-vous vraiment sûr de vouloir continuer ?
Vous pouvez retrouver ci dessous la retranscription, ou la version podcast en haut de cette page.
Il n’est pas interdit de relire certaines phrases plusieurs fois !
Si vous ne voyez pas le rapport avec le trail, vous pouvez passer votre chemin.
Je ne cherche pas à faire du trail.
Je cherche à être moi qui fais du trail.
Comprendra qui pourra !
Tous les liens intéressants sont à la fin de l’article, pour ne pas perturber la lecture.
Bonjour Damien Eissen.
J’espère que tu as une bonne petite douzaine d’heures devant toi, car vu ton background, il y a de quoi échanger…
Alors, tu as le choix, soit je te présente pendant 2h, soit je te laisse le privilège de te présenter toi-même !
Damien Eissen :
Bonjour Mickaël, merci pour l’invitation. Je suis ravie d’être là et qu’on puisse échanger ensemble. J’ai travaillé dans l’informatique en tant qu’ingénieur pendant 7 ans.
Une grosse entreprise où j’étais sur un ordinateur toute la journée à concevoir des projets, à faire du développement de logiciels. Une vie, je dirais, ‘‘plus normale’’, que beaucoup de gens qualifieraient de réussite professionnelle.
J’avais un poste intéressant avec un salaire convenable.
Mais j’avais d’autres aspirations, on va dire.
J’ai donc décidé de changer de parcours, parce que pour moi être assis toute la journée devant un ordinateur, au final, c’est assez froid et inerte.
Cette sensation de toucher un clavier, une matière morte, comme ça, tous les jours ; de réfléchir dans son coin en conservant des choses…
C’est un travail très intellectuel et il me manquait quelque chose de plus humain, quelque chose de plus réel.
Car l’informatique c’est très virtuel et puis même…
C’est difficile de mettre ça en rapport avec la réalité du monde.
À quoi je contribue, sur terre ?
Qu‘est-ce que je donne à mon entourage, aux gens que je croise ?
Je conçois un logiciel, ok, ça va peut-être aider une grosse entreprise à fonctionner un peu mieux, à faire plus de profit et peut-être quelques utilisateurs à se connecter un peu plus facilement sur leurs services sur internet…
Mais je n’avais pas l’impression de contribuer vraiment à quelque chose, on va dire, pour l’humanité.
Donc j’avais envie d’être plus dans l’action.
Je me suis dit : à la fin de ma vie, comment je veux me représenter ?
Est-ce que je veux me dire que j’ai eu un bon boulot, que j’ai eu une jolie maison, une femme, des enfants et que j’ai fait comme tout le monde ?
Ou est-ce que, pour moi, ce qui est plus important c’est de contribuer à avoir enrichi le monde, humainement, ou avoir apporté quelque chose de positif ?
Ce qui m’intéresse, ce sont les gens, vraiment.
Aimer les gens, les aider à se développer.
Un peu comme tu fais dans Courir Un Trail, où tu aides les gens à prendre confiance en leurs ressources…
J’avais cette aspiration depuis très jeune.
Cependant, à un moment donné, je me suis dit que j’allais faire ce qu’on me disait, pour essayer : faire des études, essayer d’avoir un bon travail…
Non pas parce que je pensais que c’est ce qu’il fallait, mais juste pour essayer.
Au lieu de dire que c’est nul, je voulais essayer déjà.
Et c’est ce que j’ai fait.
Au final, ça ne me convenait pas, il y avait un autre parcours à penser.
Je ne vis pas ça comme une perte de temps ou une erreur de parcours.
Tout m’a construit.
J’ai bossé à Macdonald, j’ai été agent de sécurité, j’ai bossé trois ans sur des chantiers en tant qu’électricien en bâtiment, j’ai bossé dans des cuisines…
Toutes ces choses-là m’ont nourri et ont contribué à créer la richesse dont je suis capable de mettre en avant et de partager aux autres aujourd’hui.
Si je n’avais pas eu toutes ces expériences, j’aurais moins à échanger.
C’est ce qui m’intéresse, de pouvoir échanger, de pouvoir nourrir les rapports avec les gens.
Que fais-tu maintenant ?
Damien Eissen :
J’ai 4 activités. La première c’est la méthode Wim Hof, avec des ateliers de transformation pour aider des gens à prendre confiance en eux, à se rendre compte qu’ils ont plein de croyances, pleins de pensées qui les bloquent, qui les limitent.
Au final, cela vient d’eux, plutôt que de leur entourage, ou de la vie, ou de la société, ou de leur condition physique…
C’est avant tout leur mental qui les limite.
Qui nous limite tous.
On est dans un mode d’éducation qui utilise beaucoup la réprimande.
Le » il ne faut pas ».
Beaucoup de pensées qui ne sont pas positives, pas valorisantes pour un individu qui souhaite se développer.
L’idée de ces ateliers c’est de casser un peu ce moule de « je ne peux pas », de « c’est trop dur », de « ce n’est pas pour moi », pour mettre d’autres choses à la place.
Qu’est-ce qu’on peut mettre d’autre ?
Qu’est-ce que je peux mettre à la place de ces pensées qui m’empêchent d’avancer et qui font que ma vie n’est pas ce que je souhaiterais qu’elle soit ?
Peut-être de la confiance en soi ?
Peut-être du jeu ?
C’est très important d’appréhender les choses avec joie et amusement.
Je pense qu’on n’est pas obligé d’être sérieux et austère pour arriver quelque part.
En tant qu’adultes, on a perdu cette habitude.
Les enfants le font beaucoup plus facilement et je trouve ça dommage que les adultes ont du mal à retrouver le jeu.
Les choses sont beaucoup plus simples quand on les aborde par le jeu.
Il y a aussi toute la gestion du stress.
Au niveau physiologique, pendant beaucoup d’années, le stress avait une utilité concrète.
C’est-à-dire, si on parle de la préhistoire, par exemple, il y a un homme des cavernes qui sort de sa grotte, il croise un prédateur.
Ça provoque un flux de stress justifié dans son corps.
Un coup de stress signifie : « prends tes ressources et dirige-les vers les muscles moteurs, pour rentrer en action ».
Il y a un prédateur, tu dois le combattre ou t’enfuir.
Toutes tes ressources du système autonome (le système digestif, cérébral, immunitaire) vont être dirigées vers les muscles moteurs. Tu digères moins bien, ton système immunitaire fonctionne moins bien, tu te défends moins bien contre la maladie.
Si tu as des blessures, tu te régénères moins bien et même, tu réfléchis moins bien.
Dans le cas où il y a un tigre devant toi, c’est justifié.
Mais dans une vie moderne où le stress, c’est les embouteillages, le dossier que tu as à rendre demain, ou finir premier à une compétition…
C’est moins justifié.
Ça provoque plus des dérèglements hormonaux et suites à ça, des problèmes de santé.
Je pense que la plupart des maladies qu’on a à notre période sont en rapport avec le stress.
Si jamais le corps était parfaitement en état de se régénérer et de se défendre, on n’aurait pas ces problèmes.
Se poser la question : c’est quoi le stress pour moi ?
Comprendre comment ça fonctionne biologiquement et voir comment on peut agir là-dessus.
Il y a des moments où je vais encore garder des pics de stress, et ça sera justifié, mais il faut que ce choix soit conscient et qu’il ne soit plus subit.
Je l’aborde dans mes ateliers.
Si on veut garder une image plus visuelle, quand on me demande :qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »
Je réponds : je plonge les gens dans des bains de glace.
C’est ma première activité.
Je fais aussi des cours de Yoga, d’Accro-Yoga et du massage Thaï.
Concrètement, les gens arrivent, tu les mets dans un bain glacé et voilà ?
Damien Eissen :
Avant tout, nous sommes des êtres humains avec des origines assez différentes.
La première étape, c’est de vous connecter avec vous-même.
Avoir un cadre de bienveillance, dans lequel on peut exprimer nos émotions : c’est ok de vivre des émotions, c’est ok d’avoir souffert et de nous continuer à souffrir. C’est ce qui nous construit.
C’est comme ça qu’on peut créer du changement pour devenir l’être éclatant qu’on souhaiterait être.
Admettre sa souffrance.
Ensuite, on se rend compte qu’on est tous pareil, qu’on a tous des blessures et des choses à développer.
Ça créé une cohésion de s’en rendre compte.
Qu’on peut s’appuyer les uns sur les autres, qu’on peut se faire confiance pour avancer vers un objectif qui est d’être heureux, en meilleure santé, d’avoir un meilleur contrôle sur sa vie.
Ensuite, je présente la théorie de la méthode Wim Hof avec l’histoire de Wim, qui est très intéressante.
Lui aussi, il a eu des moments pas faciles…
Il a eu une perte, la perte de sa femme, qui était schizophrène et s’est suicidée.
Il a vécu ce suicide comme quelque chose de très dur.
Du jour au lendemain, tout s’est effondré.
En Occident, la manière dont on traite les gens qui ont des maladies mentales, pour lui, ce n’était pas suffisant.
Elle était suivie et ça n’a pas suffi.
Il a commencé à vouloir expérimenter sur lui des techniques de soin qui venaient d’ailleurs.
Il en est venu à s’exposer au froid et à travailler la respiration, tout en continuant de vivre, de s’occuper de ses trois enfants, alors que son monde s’effondrait. Il a réussi à développer des ressources… qui peuvent aussi aider d’autres personnes.
Je crois vraiment qu’on change quand il y a une situation déplaisante qui nous pousse à bouger.
Reconnaître cette situation, c’est la première étape du changement.
Donc, après cette première étape, on fait des exercices de respiration.
La respiration influencer nos émotions, et est un levier très accessible pour accéder à notre système autonome, à notre intériorité.
Ensuite, on aborde ce qu’est la zone de confort, comment on peut, par la pensée, influencer notre corporalité, comment on peut ramener de la fluidité à certains endroits, avec des exercices physiques comme du Yoga, mais avec une attention particulière sur certaines parties du corps, pour ramener de l’étirement, pour ramener de la fluidité.
On se rend compte qu’avec le souffle et surtout l’attention, les choses changent et qu’on n’est pas juste passif dans notre corps, on peut agir sur l’intérieur.
Si on peut agir sur la fluidité, l’étirement, peut-être qu’on peut agir aussi sur le système immunitaire.
Des choses qu’on ne croyait pas accessibles à notre conscience.
Il y a notamment une étude très connue sur Wim Hof où on injecte une bactérie qui provoque de fortes fièvres et des états grippaux pendant plusieurs heures.
Il a fait sa petite respiration et il n’a rien eu. Juste un léger mal de tête pendant 10 minutes.
Ce fut la première preuve qu’on pouvait contrôler le système immunitaire.
On ramène la conscience dans le corps, pour voir ce qu’il se passe, et du coup, on fissure le moule de dire qu’on ne peut pas contrôler, qu’on a juste à subir notre corps.
Ensuite : oui, mais si on peut changer ça, qu’est-ce qu’on peut changer d’autre ?
Juste avoir la curiosité d’essayer.
Tant qu’on a pas démontré que c’était impossible, pourquoi ne pas tester ?
Être bien avec son corps, sortir de notre manque de confiance.
Expérimenter.
Pour voir jusqu’où on peut aller, en fonction de ce qui nous attire : le froid, le chaud…
Samedi, je vais partir pour la deuxième fois faire une marche sur le feu.
Marcher sur des braises ardentes…
Quand on y pense, c’est physiquement impossible.
« Il y a un tapis de braise à mille degrés et tu vas marcher 5 mètres dessus »
Pour moi, si tu es dans le moment présent, que tu ne sois pas en train de te limiter ou de te crisper, ça se passe bien.
C’est le même phénomène qui se passe dans le bain glacé.
Et pour moins dans toutes les choses de la vie.
Si on lâche prise, si on est juste là, les choses se passent bien en général.
Ce qui peut faire que les choses se passent mal, c’est ce qu’il y a dans nos têtes.
Au final, les circonstances extérieures importent peu.
Ensuite, dans mes ateliers, on explique les bénéfices du froid sur l’organisme.
Je fais tenir aux gens un glaçon dans la main.
Au début, tu as peut-être envie de le bouger, de dire : « houlala, ça brûle, c’est froid »/
À force de parler on se rend compte que ça fait 10 minutes et qu’on la complètement oublié.
Ainsi, souvent, on ne va pas explorer ce qui se passe après l’inconfort. Parce que l’inconfort nous donne envie de dire « stop ! ».
Mais si on a la curiosité de voir ce qu’il y a juste après, on peut trouver un apaisement.
Plein de petites graines que je sème dans la journée pour arriver au bain glacé.
C’est l’évènement marquant, pour se dire « Wahou ! ».
Je fais rentrer les gens un par un dans l’eau glacée, en leur disant d’abord de s’ancrer, de prendre un temps pour eux, un temps d’intériorisation avant d’entrer dans l’eau.
Je les accompagnes à calmer leur souffle.
Ils se rendent compte au bout de 30 secondes ou d’une minute qu’ils se sentent finalement bien, même dans une eau à moins de 5°.
S’ils arrivent à être confortables dans cette situation qui est, a priori, très anxiogène, très stressante, voir qu’ils croyaient que c’était impossible de faire…
« Si j’ai pu le faire là-dedans, pourquoi je n’y arriverais pas dans tout le reste ? Dans toutes les autres choses de ma vie ?
Pourquoi je ne transforme pas toutes les choses que je trouve négatives, qui me peinent ou qui me bloquent, en quelque chose de positif ? »
Cette idée d’accepter les circonstances dans la vie qui peuvent être désagréable.
Reconnaître qu’il y a des choses qui font mal, c’est le premier pas pour changer.
Toutes ces graines semées dans la journée et le bain glacé permet de prouver, de dire qu’au final, c’est possible.
On ne peut plus le nier.
Donc je peux développer ces sentiments négatifs, peut-être, que j’avais à la base, vers une transformation, vers quelque chose de positif, vers ce que je veux être, vers mon bonheur, vers une meilleure santé.
Ensuite, ce qui est important, une fois qu’on a envie vraiment de changer, qu’on se rende compte que c’est possible, c’est de se fixer des objectifs réalisables.
Trouver cet équilibre entre fixer un point qu’on veut atteindre qui n’est pas trop gros, pur ne pas qu’il semble impossible ou qu’on se fatigue, qu’on s’exténue à essayer d’y arriver, mais tout de même un point assez important pour que lorsqu’on le regarde, quand on voit ce qu’on a accompli, on se dise « ah ouais, j’ai quand même fait quelque chose de bien ; je vois la pierre, ce n’est pas un gravier non plus, non c’est bien une pierre sur mon édifice ! ».
Surtout, ne pas viser la montagne.
Décomposer, parce qu’au début, si jamais tu vises la montagne, très peu de gens peuvent y arriver.
Y aller pas à pas et se développer au fur et à mesure.
Ce que je dis aux gens dans le bain glacé :
« Pense juste à la prochaine respiration, c’est tout ce à quoi tu as à penser, juste la suivante, une seconde, ne pense pas à après, reste dans le moment et si tu arrives à ramener juste la prochaine respiration, un quart de seconde plus lente, plus profonde, plus relaxante, c’est bon, c’est gagné. »
Juste comme ça, mini étape par mini étape.
C’est quelque chose qu’en course à pied on connaît bien sur les grandes distances.
C’est juste le prochain pas qui compte, juste se concentrer là-dessus, parce que si on se dit qu’il reste encore des milliers et des milliers de pas avant l’arriver, c’est juste déprimant !
Damien Eissen :
Dans la course à pied j’avais une amie qui m’a étonné, qui m’a bluffé parce qu’elle me disait que lorsqu’elle était jeune, elle courait et avait trouvé des techniques à elle aussi, ce qui me fait penser qu’on peut être tellement tous ingénieux pour trouver des solutions quand on laisse un peu cours à notre création…
Elle courait et au bout d’un moment elle se disait « oh je suis fatiguée ».
Du coup, elle reposait le haut de son corps.
Elle reposait les bras et les jambes se détendaient automatiquement.
Elle se disait « ah c’est bon, je suis détendue ».
De toute manière, elle ne s’arrêtait pas de courir.
Comment c’est passé le fait d’oser arrêter d’être ingénieur ?
Damien Eissen :
Ce n’était pas vraiment une rupture, car deux ans avant de quitter mon travail, j’avais découvert la méthode Wim Hof et avait commencé à pratiquer.
La méthode Wim Hof c’était ta première brique ou est-ce que tu étais déjà sensibilisé à des domaines similaires ?
Damien Eissen :
Le premier domaine qui m’a apporté un éveil à quelque chose de plus grand que moi, c’était le chamanisme.
J’en ai fait en 2003, pendant une nuit complète, autour d’un feu, à chanter.
On avait des psychotropes et un chaman guidait la cérémonie.
Dans un cadre de bienveillance, tout le monde pouvait parler, s’ouvrir, et c’était important pour créer une cohésion de groupe : on était tous la même-chose, dans l’unité.
On était tous, peut-être dans la souffrance, peut-être dans des problématiques de vie, ou à discuter à passer en action, et d’avoir ce sentiment qu’on était tous pareil et qu’il fallait qu’on se soutienne pour avancer et reconnaître cette souffrance.
C’était ma première ouverture en 2003.
J’ai laissé ça de côté pendant très longtemps et j’y suis revenue il y a 4 ans par l’hypnose.
Je travaillais dans un bar en fait, et j’ai découvert quelqu’un qui faisait de l’hypnose de spectacle.
Ça a été une claque pour moi parce que j’avais oublié cette histoire de chamanisme.
J’étais revenu à un monde très rationnel.
De voir que, par quelques mots, une intention, un regard, on pouvait faire switcher les gens de mode et parler à leur inconscient, ça m’a donné envie d’en connaître plus et de voir comment le mental fonctionnait.
Jusqu’où on pouvait aller.
J’ai découvert d’abord l’hypnose et quelques mois plus tard, la méthode Wim Hof.
Je me suis pris une seconde claque.
Vraiment, après un bain glacé je me suis dit : ouais en fait je peux faire tout ce que je veux !
Je croyais que j’étais quelqu’un de faible, je n’avais pas confiance en moi et qu’il y avait des choses qui n’étaient pas accessibles.
En fait, non, je suis un super héros si j’ai envie de l’être !
Je peux contrôler ma température corporelle, je peux contrôler mon rythme cardiaque, je peux arrêter de respirer sous un bain glacé…
Des trucs qui moi me semblaient complètement paranormaux.
J’ai décidé de commencer à jouer et de voir dans le concret ce qu’il était vraiment impossible de faire.
Au final, pas grand-chose…
Si on y met un peu d’énergie, de l’attention, et qu’on y va, qu’on arrête de se poser douze mille questions et qu’on bouge, on peut faire beaucoup de choses.
J’ai fait la méthode Wim Hof.
Ça m’a éveillé un peu plus au corps, à vraiment me rendre compte que j’avais fait quelque chose de très intellectuel pendant une bonne partie de ma vie.
Il était temps de consacrer un peu de temps à mon corps.
Je ne pense pas qu’on puisse être heureux sans le corps, aujourd’hui.
À l’époque je le croyais.
J’ai fait une reconnexion à ce corps et j’ai voulu lui donner beaucoup d’amour et apprendre à l’écouter.
Le Yoga c’était un très bon moyen.
De voir comment on bouge, comment on peut respecter nos articulations, nos muscles, comment on peut les nourrir et les équilibrer.
J’aime beaucoup le yoga, car il n’y a pas de compétition.
On ne va pas aller trop loin, maltraiter son corps et se blesser.
Le Yoga, c’est juste dans la bienveillance, dans l’écoute de soi.
J’ai fait la formation pour être professeur de Yoga afin de transmettre.
J’ai découvert ensuite l’Accro-Yoga, et ce fut encore une claque…
C’était vraiment le rapport aux autres pour moi qui m’intéressait.
On peut se toucher, on peut jouer en bienveillance, sans être pudique, sans être dans la réserve.
Juste être dans l’innocence et jouer ensemble.
L’objectif n’est pas de réussir, ce n’est pas de faire quelque chose de magnifique, c’est de passer des bons moments ensemble. D’être des êtres humains qui se comportent bien les uns envers les autres.
Quand tu essayes de faire des acrobaties, au début, tu tombes beaucoup, il faut beaucoup de répétitions pour que le résultat soit joli. Mais au final, ce sont ces moments-là qui sont les plus intéressants.
Ces moments où tu tombes, où tu échoues, et du coup il y a des sourires qui s’échangent, des éclats de rire, des positions des fois inconfortables quand il y a quelqu’un qui te tombe dessus…
Tu te retrouves des fois avec une fesse sur le visage, par exemple !
Au début ça fait un peu bizarre et puis j’ai appris, avec l’acroyoga, à banaliser le rapport au corps.
On a tous besoin de contact et dans notre société judéo-chrétienne, c’est très connoté, c’est mal le corps, on ne peut pas trop l’exposer, on ne peut pas trop le toucher, etc.
Où dès qu’on le touche on se demande ce que la personne veut, au final :
Est-ce que c’est une avance ? Est-ce que c’est un moyen d’avoir de l’emprise sur moi ?
Le toucher, ça peut très bien être naturel ; les enfants le font très bien, encore une fois…
J’ai envie d’inviter des adultes à retrouver cette simplicité dans le rapport au corps et aux autres, parce que ça fait vraiment du bien d’être au contact les uns avec les autres, de se faire des câlins, des fois juste se toucher.
De se tenir la main, de mettre la main sur l’épaule, des gestes qui sont de la bienveillance et pour moi, une forme d’amour.
Mais pas un amour sexuel ou dans l’attente de quelque chose.
C’est juste qu’on est des êtres humains et qu’on peut s’aimer les uns les autres.
L’Acro-Yoga, c’est le développement de l’amour universel.
De cette notion qu’on peut aimer tout le monde et que c’est très bien comme ça.
Avec l’Acro-Yoga, j’ai découvert le massage Thaï. Dans l’Acro-Yoga il y a une dimension Yoga, une dimension portée acrobatique et une dimension massage Thaï.
C’est encore plus profond dans le rapport au corps, dans un rapport plus un à un, dans le sens où il y a celui qui donne et celui qui reçoit.
Je trouvais ça vraiment beau de nourrir ce genre de contexte, de rapport, où tu vas donner toute ton attention, encore une fois tout ton amour, à une personne.
Pour essayer de faire que pendant ce temps de massage tout ce qui compte, c’est cette personne, il faut faire en sorte que tout aille pour le mieux possible.
Écouter ton intuition, comment positionner la personne.
Essayer aussi de couper le mental, c’est presque un état méditatif, pour moi, le massage.
Tu vas essayer d’emmener la personne, comme dans une danse, à se relâcher totalement, à prendre conscience de son corps, à sentir des zones qu’elle n’avait peut-être jamais senti avant, à sentir cette bienveillance.
Que c’est ok de recevoir cet amour, comme ça, et qu’il n’y a pas d’attente derrière.
Ce que j’aime beaucoup dans le massage, c’est que souvent les gens, à la sortie d’un massage, se disent : « ah oui, je n’avais pas conscience de mon corps comme ça, peut-être je devrais faire plus attention à lui », ou « peut-être que je devrais me mettre au Yoga aussi ».
C’est une porte pour apporter un éveil du corps et accéder plus tard à un bonheur.
Comme je le disais au début, je ne pense pas qu’on puisse être heureux sans avoir un bon rapport avec le corps.
Donc voilà mes quatre activités : la méthode Wim Hof, le Yoga, l’Acro-Yoga et le massage Thaï.
Pour devenir instructeur Wim Hof, comment ça s’est passé ? Tu avais déjà une longue pratique de la méthode ? Comment ça se passe, c’est quoi la barrière à l’entrée de la formation ?
Damien Eissen :
La méthode Wim Hof, c’est trois modules pour l’instant.
Lepremier module consiste à faire des cours en ligne.
Tu as des vidéos qui forment un programme sur dix semaines.
Chaque semaine, tu regardes une vidéo et faire une à deux heures d’exercices cinq fois dans la semaine.
Ensuite, tu as déjà une bonne pratique, tu as déjà expérimenté pas mal de choses…
Tu as un module avancé qui, pour l’Europe se situe aux Pays-Bas, dans la maison de Wim : c’est un week-end, avec des instructeurs comme moi, tu as des précisions sur les techniques, comment avoir une approche pédagogique, comment on amène quelqu’un dans un bain glacé, comment on amène quelqu’un dans la respiration, comment on gère des cas spécifiques, des gens qui ont des problématiques sur lesquelles il faut porter de l’attention, modifier la pratique…
Quelques mois plus tard, tu as le module de master pour être instructeur, qui se situe en Pologne sur une semaine.
À côté du mont Sněžka, où l’épreuve finale est de monter ce mont avec Wim.
Tous les matins, tu te lèves, tu vas te plonger dans la rivière glacée, en général en décembre ou janvier, en Pologne…
Beaucoup de techniques pédagogiques aussi.
Et la méthode Wim Hof, c’est aussi de l’humain, raconter ses histoires…
Savoir se poser, ça fait partie de notre expérience, ce n’est pas juste une méthode avec des points théoriques, ce sont aussi des êtres humains qui vivent quelque chose.
Suite à ça, il y a un examen et si les instructeurs t’ont jugé compétent dans ta prestation à emmener un groupe quelque part et qu’au niveau théorie de la méthode tu as rempli le questionnaire sans faire trop de fautes, tu es certifié instructeur.
Tu as un rappel tous les ans.
Donc concrètement, comment je fais moi, en tant qu’individu, pour justement faire lever les croyances limitantes, pour exploiter pleinement mon potentiel, un peu de ‘‘ méga être-humain ’’, entre marcher sur le feu, aller dans la glace… Pour toi il faut commencer par quoi ? Ou ? Comment ? Pourquoi ?
Damien Eissen :
Il faut avoir envie de changer des choses…
En fonction de ce qu’on a à changer, les démarches ne vont pas être les mêmes.
On bouge dès qu’il y a un inconfort.
Pour quelqu’un qui a une situation de vie très difficile – au bord du suicide ou en dépression – il faut un évènement très fort pour sortir de ce mode.
Peut-être, allez directement marcher sur le feu.
Ça va être d’une violence inouïe, peut-être, mais ça va être ce qu’il lui faut pour commencer à envisager les choses différemment.
Maintenant on va dire que si tu as une vie plutôt supportable et que tu as juste envie d’explorer et de jouer, va à ta limite de confort et fait un pas en dehors.
Si maintenant tu te dis : « oh je suis très frileux », commence par mettre une écharpe de moins quand tu sors en hivers. Et puis après, peut-être t’enlèves l’écharpe, ou la veste.
Prends ta zone de confort et fais le pas juste après. Voilà.
En te disant que c’est bien pour toi.
Que ce ne soit pas une compétition, c’est juste pour explorer, pour aller un peu plus loin.
Et petit à petit, tu en viens à faire des trucs vraiment dingues…
Il faut y aller dans le respect, sans se forcer et se faire confiance.
Par contre, quand tu décides quelque chose, te laisse plus le choix.
Le choix, c’est l’ennemi de l’évolution, du bonheur…
Le choix c’est la marche arrière.
Si jamais tu as décidé de faire ça, d’aller dans ce bain glacé, vas-y.
Sauf si physiologiquement tu sens que ton corps n’est pas capable, que tu te sens mal, bien sûr, écoute ton corps.
Mais si jamais c’est ton mental qui te dit que tu le feras un autre jour…
Tu n’agiras jamais.
Poser un cadre de ce que je veux développer et le tenir.
Pour le tenir, il ne faut pas faire marche arrière.
Tu vas à nouveau marcher sur le feu. Comment te prépares-tu ?
Damien Eissen :
On travaille beaucoup la présence et le lâcher-prise.
Pour marcher sur le feu, il ne faut pas avoir de pensées limitantes.
Ne pas penser.
Juste avancer.
Il y a une connexion au groupe et à l’élément, aux braises.
C’est beaucoup de temps de chants. Les chants de mantra, ou même n’importes quels chants, si un groupe chante ensemble, au bout de trois minutes les rythmes cardiaques se synchronisent et le groupe ne fait plus qu’un.
Tout le monde fait un cercle autour du feu et il y a une personne qui passe. L’une après l’autre.
Quand tu passes, tu es soutenu par le groupe.
Tu sens une présence, quelque chose de rassurant et ça aide.
Il y a plein d’exercices pour couper le mental.
Faire des danses avec des bâtons où on se met en cercle et on tape les bâtons en rythme les uns contre les autres et à un moment on rajoute des mouvements.
Ça va tellement vite que t’es obligé d’arrêter de compter.
Tu laisses juste ton corps agir.
Une épreuve qui pour moi était presque plus impressionnante que la marche sur le feu, c’est de mettre une flèche à la base de son cou.
Quelqu’un tient une planche en face et tu avances…
La flèche plie et se casse alors que la pointe est sur ton cou.
C’est assez impressionnant.
Il faut avoir vraiment un acte de foi pour se dire : « j’ai une flèche sur mon cou et je vais faire un pas en avant pour pouvoir tordre la flèche et qu’elle se casse avant qu’elle traverse ma gorge ».
C’est quasiment mystique !
Damien Eissen :
Tu peux te dire que ce sont les Shaolins qui font ça, ou les trucs comme ça, mais en fait non, on peut tous le faire
Il n’y a pas besoin de 12 ans d’entraînement, de devenir un moine et de tenir sur un tronc d’arbre debout pendant 15h, pour arriver à faire ça…
Est-ce que tu as des routines, des rituels ? À quoi ressemblent tes journées pour que tu puisses, sans avoir, du coup, 12 ans d’expérience, autant être dans les bains glacés, que sur des braises, que cet exercice là, impressionnant, avec la flèche qui se casse ?
Damien Eissen :
Je pense que tout le monde peut le faire presque directement.
Au début ça va te sembler plus dur parce que tu as des croyances qui vont te dire que tu ne peux pas le faire.
Il faut arriver à sortir de ce mode de croyances et commencer à se rendre compte qu’au final tu ne sais rien.
Tu ne sais pas que c’est impossible.
Donc tu admets juste le doute que c’est possible.
C’est ça qui a changé dans ma vie, c’est que je n’admets plus rien, j’essaye.
Puis je vois bien ce que ça donne.
Ma journée type, parfaite : je me lève tôt à 6h, je commence à faire de la respiration. Je prends un temps pour moi, en général c’est au moins 1h. Une demi-heure de respiration Wim Hof puis de la méditation Vipassana.
J’ai fait une retraite de 10 jours de méditation Vipassana en silence.
Ça m’a apporté énormément de choses.
Notamment l’acceptation des parties sombres de moi ou des choses qui n’allaient pas, tout ce côté jugement, qu’est-ce que je dois fournir, comment, qu’est-ce que je me dis au fond de moi sur mes capacités, sur ce que je dois faire pour les autres…
Ensuite, j’ai une pratique plus physique.
Comme je fais beaucoup de sport, il y a des parties de mon corps qui ont besoin d’un peu plus d’attention.Par exemple, les épaules.
Ensuite, je prépare ma journée en regardant mon agenda.
Quand j’ai fini, il est 9h.
C’est mon rituel de réveil, de 6 à 9h.
Ensuite je vais au club de Yoga pour faire une pratique personnelle en suivant un cours de Yoga de quelqu’un d’autre.
Ça me fait du bien de bouger avec un groupe et ça m’inspire aussi pour ma pratique personnelle et pour enseigner d’autres cours derrière.
Il est 11h. Je fais de l’administratif, je gère mon site internet, mes évènements, ma comm’ pendant 2-3h.
L’après-midi ou le soir, je donne un massage en général, de 2h.
Je reçois la personne, on discute, je fais le massage…
À la fin de la journée, j’ai un temps encore pour moi.
Quand je suis en forme, je lis et sinon je regarde un peu des vidéos sur internet ou des choses comme ça.
Voilà ma journée type parfaite.
De quoi est composée ta demi-heure de respiration Wim Hof ?
Damien Eissen :
C’est relativement classique :40-50 respirations, puis une apnée, sans la pousser trop.
L’important c’est que je sois dans l’écoute du corps.
L’objectif de la respiration est de créer un pic de stress, d’un point de vue hormonal, mais tout en étant en état de méditation d’un point de vue cérébral.
Je cherche juste à avoir cette bascule, donc je fais une respiration relativement basique, que tout le monde peut faire.
Je ne veux pas la pousser à bout.
Ça m’arrive des fois, notamment quand on est avec les instructeurs, qu’on aille faire des réunions, des choses comme ça, qu’on fait des respirations un peu plus intenses, mais pour ma pratique personnelle je cherche juste à rappeler à mon corps qu’il peut gérer son stress et que tout se passe bien…
C’est juste un rappel tous les matins.
Pourrais-tu expliquer à ma mère le pourquoi tu fais ce genre de choses ?
Damien Eissen :
Pourquoi ?
Pourquoi je fais tout ça ?
C’est pour rappeler à mon corps qu’il est une super machine, qu’il peut faire énormément de choses si mon esprit travaille avec lui. C’est pour ouvrir la porte vers tous les possibles.
Si je peux faire ça, il n’y a rien qui me résiste dans la vie.
Je peux obtenir tout ce que je veux, je peux être quelqu’un d’heureux, je peux être en bonne santé et je ne suis plus passif de ma vie.
Je suis vraiment un acteur.
Je m’en rends compte, je suis l’acteur principal, je suis le superhéros que j’ai toujours voulu être, tout m’est accessible.
Et ça c‘est pour me le rappeler.
Voilà pourquoi je fais ça.
Très bonne réponse, j’aime beaucoup.
Quels sont les choix qui ont fait de toi ce que tu es devenu ?
Damien Eissen :
Je pense que c’est cette histoire d’être responsable.
Ce choix d’être responsable de tout ce qui m’arrive.
Pendant longtemps j’étais en souffrance parce que j’estimais que j’étais une victime, parce que j’estimais que ma famille n’était pas celle que j’aurais souhaitée, parce que la société dans laquelle je vivais n’était pas celle que j’aurais souhaitée et que le monde allait mal, qu’écologiquement c’était la misère, même toutes les valeurs, avec l’argent, tout ça, ce n’était pas quelque chose qui me convenait, mais je me disais » je ne suis pas à ma place »…
Le choix que j’ai fait c’est d’être responsable de tout ça.
D’arrêter de subir et de dire que c’est la faute des autres, de l’univers, de ce qu’on veut…
Je suis responsable de ce qui m’arrive et le jour où je me suis rendu responsable, c’est là que tout a commencé à changer.
Je me suis pris du temps, j’ai fait plein de petits choix, d’être plus rigoureux quand il s’agit de moi-même, de ne plus faire les choses parce que c’était soi-disant important.
Ne plus jamais faire quelque chose qui ne me nourrit pas.
Pas pour l’argent, pas pour faire plaisir à quelqu’un, pas parce qu’on me met la pression, parce qu’on joue sur mes émotions…
Je ne fais plus quelque chose qui ne me nourrit pas : cette chose me pourrit de l’intérieur, je n’en veux pas.
Peu importe les circonstances, même si tu me mets une somme colossale derrière.
Ça va me détruire intérieurement donc j’en veux plus.
Ne plus accepter ce qui me détruit intérieurement.
Il fallait changer de travail, notamment.
Ça ne me nourrissait pas.
Ce fut un choix radical.
J’y suis venue un peu plus tard.
Ça m’a pris du temps pour accepter, mais c’est peut-être le choix qui m’a apporté le plus de choses.
Parce qu’aujourd’hui, ma vie est transformée.
Je ne côtoie que des gens extraordinaires, qui me nourrissent, qui m’apportent des choses merveilleuses et qui m’aident à prendre conscience encore de choses que j’ai du mal à réaliser sur moi…
Tout ça s’est fait par ces choix.
Je veux vivre des choses qui me nourrissent.
C’est la priorité numéro 1 dans ma vie.
Ce n’est pas avoir une belle maison, ce n’est pas avoir la famille parfaite, c’est juste … me nourrir.
Je reviens là-dessus parce que je crois qu’avant, tu n’y as pas répondu…
Comment ça a été pris socialement quand tu as décidé d’arrêter ton travail ?
Damien Eissen :
Plutôt bien.
Ceux qui me connaissaient vraiment depuis longtemps, savaient bien que je n’étais pas à ma place que je n’étais pas heureux.
La plupart des gens ont accueilli ça comme du courage. Ce qui est plutôt encourageant.
Personne ne m’a dit, comme tu avais évoqué, de penser à ma retraite.
De toute façon les gens qui me connaissaient savaient que c’est quelque chose qui ne m’a jamais préoccupé l’histoire de la retraite ou de la sécurité.
Les gens qui me connaissaient un peu moins ont plutôt fait : « wouahou, je n’avais pas vu ça en toi, ce côté de force ».
J’étais quand même plutôt quelqu’un de réservé.
Maintenant je parle devant des gens, j’emmène des gens quelque part, je fais des vidéos aussi sur internet…
Enfin, je me mets en avant quoi.
Je mets en avant ce que je connais, ce que j’ai appris, pour inspirer d‘autres personnes aussi.
Si ça m’a aidé moi, ça peut aider d’autres gens.
Si tu pouvais te rencontrer lorsque tu avais 20 ans, quel conseil te donnerais-tu ?
‘Damien Eissen :
Tiens bon, ça va aller.
Je ne pense pas que je puisse dire que j’aurais souhaité faire les choses différemment.
Si je les avais faits différemment, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui.
Je pense que tout était nécessaire.
Chaque pierre de mon édifice personnel m’a aidé à en arriver là aujourd’hui, et je suis vraiment content d’être là.
Ma route n’est pas finie, mais je suis déjà super bien là où je suis.
Ai confiance, tiens bon et ne change rien.
Même les moments de désespoirs m’ont nourri, donc d’avoir envie suffisamment de changer pour créer ce que j’ai créé aujourd’hui. Même si je me disais quelque chose, ça risquerait d’atténuer la réussite que j’ai aujourd’hui.
Je ne me dirais rien en fait.
Même si j’étais triste.
Le pire conseil que tu as entendu ?
Damien Eissen :
« Si les autres le font, c’est que ça soit être ce qu’il faut faire. Si tout le monde le fait, c’est que ça doit être bien. »
Je ne crois pas qu’il faille écouter les mouvements de masse.
Vraiment.
Donc, se dire que parce que les gens cherchent la sécurité, peut-être, encore que notre génération peut-être un peu moins, mais… Des fois on prend un travail stable et on cherche des choses pour se rassurer, c’est de la fuite déjà, c’est ne pas reconnaître qu’on a peur à la base. Donc ouais, je pense que… Je ne sais plus ce que je voulais dire…
« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. »
Est-ce que tu es convaincu de quelque chose que les autres considèrent comme une folie ?
Damien Eissen :
Il y a tellement de choses…
Je pense qu’on peut tout faire du moment qu’on est persuadé qu’on peut le faire.
Je pense que le mental n’a pas de limite.
Croire qu’on est limité, c’est un moyen de s’enfermer.
Je dirais que tout est possible.
Vraiment.
Est-ce que tu as trois mots, ça peut-être des idées, des concepts ou des valeurs, qui animent ta vie, qui animent ton quotidien ?
Damien Eissen :
Il y a la notion de victime : tu n’es pas une victime.
Je pense qu’admettre sa responsabilité, c’est la première étape pour devenir acteur du changement.
C’est quelque chose que je me dis souvent.
Associé à ça, il y a la notion de risque.
Si jamais, tu as peur de quelque chose, c’est là qu’il faut aller, c’est là que tu as quelque chose à gagner.
Sinon, c’est que tu restes dans ton canapé, dans ta zone confort et là, tu n’as rien à développer, tu l’as déjà ou alors…ce n’est pas ça qui va apporter quelque chose d’intéressant à ta vie.
Donc, prendre des risques, aller là où on a peur… Si on a peur, c’est pour une raison, c’est parce que ça va aider à nous construire ou nous apporter quelque chose d’important dans nos vies.
Après, l’histoire de l’amour.
Je pense qu’il faut donner sa place à l’amour.
J’ai envie d’aimer tout le monde, de faire des câlins à tout le monde, sans distinction.
Je pense que chaque être humain, c’est un bourgeon qui demande à fleurir.
Pour ça, il faut lui donner un peu d’amour, un peu de confiance.
Voilà les trois notions que j’emmène dans mon sac tous les jours.
Tes prochains projets ?
Damien Eissen :
Mes projets se nourrissent en fonction des choses que j’apprends.
Je vais emmener encore des gens dans des ateliers de transformation, peut-être être un peu moins tributaire de la méthode Wim Hof et rajouter d’autres choses que je trouve aussi riches.
Ou une approche un peu différente qui correspond à d’autres personnes, parce qu’il y a des gens qui ne voudront jamais rentrer dans un bain de glace.
Donc il faut peut-être que je rajoute d’autres éléments, pour toucher plus de gens.
J’ai le projet aussi de travailler avec des professionnels, en entreprise, que ce soit pour des ateliers de gestion du stress, ou de team building.
Intervenir sur le côté pouvoir du mental.
J’ai quelques projets de ce genre dans mes tiroirs.
Et continuer à voyager pour rencontrer de nouvelles personnes, me nourrir et avoir encore plus de choses à ramener.
J’ai envie de faire des aller-retour entre les moments où je me nourris, où j’apprends de nouvelles choses, où je rencontre des gens extraordinaires, et les moments où je peux retransmettre ça, chez moi, à Strasbourg, ou en Alsace, ou en France. Ou peut-être en Europe, parce que je participe à quelques festivals aussi ; en août je vais en Belgique intervenir dans un festival, par exemple.
Et est-ce que tu as un livre à conseiller ?
Damien Eissen :
Moi j’adore l’Alchimiste de Paolo Coelho.
C’est simple, c’est beau et je trouve qu’il y a tout dedans.
Je te remercie beaucoup pour tous ces échanges, c’était vraiment intéressant de découvrir ton parcours et comment tu lies les choses. Ce fut très instructif, merci Damien Eissen !
Damien Eissen :
Merci, Mickaël, d’avoir pris le temps de m’écouter, de me poser des questions et de m’aider a exposé tous les aspects de ma vie et de ce que j’ai appris.
Envie de courir un peu plus loin ?
- Le site de Damien Eissen : Primal Bloom.
- Le Facebook de Damien Eissen.
- La chaîne YouTube de Damien Eissen.
- Envie de découvrir un autre instructeur Wim Hof sur CourirUnTrail ?
Commentaires
2 réponses à “Damien Eissen est Primal Bloom : je suis un super héros si j’ai envie de l’être !”
Quel bel entrevue inspirante et instructive. Je suis d’accord avec Damien quand il dit que notre mental est puissant et que c’est là ou sont nos peurs qu’il faut aller. De plus ne pas se sentir victime est assurément un bon début vers notre liberté.
Merci pour ton commentaire, Diane !