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Comment faire pour que les Ewoks survivent si l’Étoile Noire s’effondre ?
Comment kiffer sa life ?
Est-ce okay d’avoir une vie de merde ?
Dis-moi tout, Aurélie Verdon… !
Tout cela, et bien plus, dans ce podcast avec Aurélie Verdon !
La version audio ( à privilégier !) est ci-dessus, la retranscription est en-dessous.
C’est parti !
Bienvenue dans la…
- Bonjour Aurélie Verdon.
Il est de coutume de présenter ses invités. Mais l’inconvénient, c’est de réduire cette personne à quelques étiquettes.
…Pourrais-tu te présenter, alors ? Qui es-tu, aujourd’hui, et qu’as-tu envie de partager avec nous ?
- Aurélie Verdon :
Ce n’est pas évident de se définir, c’est un vrai exercice.
Je le demande régulièrement en coaching, et pourtant, j’ai toujours du mal à le faire moi-même.
Aujourd’hui, ce qui me tient à cœur, c’est d’accompagner les personnes qui sont motivées pour se rencontrer, se découvrir plus.
Tout au long de ma vie, la connaissance de l’humain a été un grand leitmotiv.
Déjà adolescente, la notion d’introspection était très présente.
J’ai un parcours assez atypique, mais toujours avec ce fil conducteur du lien à l’autre.
À l’origine, j’ai commencé ma vie professionnelle en tant qu’aide-soignante.
J’ai été animatrice en atelier d’art thérapie en clinique psychiatrique.
Je suis devenu ensuite infirmière, travaillant 17 ans dans des milieux institutionnalisés, spécifiquement autour de personnes en situation de handicap et poly-handicap, et auprès de personnes âgées.
La fin de vie a toujours été quelque chose qui m’intriguait.
Pour autant, j’ai très vite découvert qu’on ne pouvait pas répondre au bien-être de l’humain en segmentant la santé physique, psychique, liée au handicap.
Ça m’a ouvert aux médecines parallèles.
Je me suis formé en médecine chinoise en 2007.
Et aussi à l’hypnose.
Ensuite, ce fut comme un engrenage.
J’ai mis le pied dans quelque chose qui m’invitait à découvrir l’humain avec différentes trames.
J’y ai vraiment pris goût.
Ça m’a aidée à grandir.
Aujourd’hui, ce qui me tient à cœur, c’est d’accompagner les gens dans ce cheminement, cette rencontre vers soi.
En utilisant des outils pragmatiques qui m’ont servi dans le passé.
Je me méfie énormément de la théorie, bien que ça puisse être très intéressant.
Je veux voir dans la réalité ce qu’on peut faire, ce qu’on peut mettre en pratique pour être plus heureux, plus libre, pour être pleinement qui on est.
Actuellement, je me définis comme une facilitatrice en évolution personnelle ou collective.
J’anime avec David Manise des stages autour de la connaissance de soi, de l’anti-fragilité et de la tribu.
Et je fais des coachings sur la connaissance de soi, gagner en autonomie sur qui on est, être de plus en plus heureux de qui on est.
- Ça ressemble pas mal à du développement personnel. Te reconnais-tu dans ce terme-là ?
- Aurélie Verdon :
Oui et non.
Si je veux expliquer de manière très superficielle ce que je fais, ce terme s’impose.
Mais dans le mot développement, il y a l’idée d’aller au-delà, d’être plus. Je me méfie de ces mouvances de développement personnel qui sont vécues comme : «ce que je suis aujourd’hui ne suffit pas, je dois être plus, je dois être mieux».
On revient à cette course de perfection qui pose beaucoup de problèmes.
Si je ne peux pas m’accepter comme je suis maintenant, poser des objectifs de l’ordre d’une recherche de perfection, d’idéalisme, peut être fondamentalement dangereux pour mon équilibre intérieur.
Donc, le développement personnel peut être à double tranchant, comme beaucoup de concepts.
- C’est une sorte de fuite, dans le développement personnel ?
- Aurélie Verdon :
Une fuite en avant, voire même un déni sur des choses qui nous composent.
Je pars du principe qu’on vit dans un monde polarisé.
Chaque chose qui existe dans notre monde terrestre d’êtres humains existe avec sa polarité contraire.
C’est aussi valable pour les caractéristiques qu’on a tendance à appeler « qualités » et « défauts ».
De fait, vouloir mettre en avant que ce qui est beau, lumineux et reconnu comme étant vertueux va augmenter les tendances à poser du déni sur des parts de nous.
Pas exemple, si je te dis que je suis quelqu’un d’absolument honnête, c’est déjà un mensonge en soi. Donc, si je mets dans ma vie un axe d’atteindre un absolu d’honnêteté, de générosité, d’altruisme… de tout ce que tu veux comme vertu… Je prends le risque de commencer à mettre du déni, et à ne pas voir le fait que je suis tantôt honnête, tantôt malhonnête.
Je suis tantôt en train de dire la vérité, tantôt en train de mentir. Et c’est cette polarité qui fait l’ensemble de qui on est.
Le danger de la fuite en avant du développement personnel, c’est de ne pas prendre toutes ces parts qu’on pourrait qualifier de parts sombres.
Ça nous divise encore plus.
- Cela me fait penser aux philosophies orientales, où il n’y a pas d’un côté le mal et de l’autre, le bien. Mais un équilibre à trouver.
- Aurélie Verdon :
Cette dichotomie très forte qu’on a en Occident, venant principalement de la culture judéo-chrétienne, nous induit en erreur.
Elle nous empêche de nous accepter telle qu’on est.
On juge certains comportements, certaines attitudes.
Dans l’absolu, il n’y a pas de comportements ou de caractéristiques qui soient fondamentalement bons ou mauvais.
Cela dépend du contexte.
Par exemple: dominer l’autre est culturellement mauvais.
Si je pars en montagne avec un ami qui est pris de vertige et de panique, si je le domine à cet instant T, potentiellement, je lui sauve la vie.
Dans ce contexte-là, cette caractéristique est utile.
Si tous les jours, je joue au petit chef dans mon bureau et je veux dominer les autres, cette caractéristique est inadéquate.
Cela dépend du contexte et de l’objectif que nos caractéristiques servent.
Commencer à percevoir les choses de cette place-là te fait doucement sortir de la notion de jugement.
Ce qui permet d’avoir plus de recul.
Moins juger l’extérieur, permet de moins se juger intérieurement, aussi.
- Tu as écrit un livre «En cohérence avec soi, un chemin d’évolution» Tu parles de trouver son tropisme, le plus petit dénominateur commun dans nos activités. C’est quoi le tropisme, et est-ce important de kiffer sa life ?
- Aurélie Verdon :
Pourquoi c’est important de kiffer sa life…
Ce n’est pas important dans le sens de «il faut».
Ça fait aussi partie des possibilités d’expériences humaines que d’avoir une vie de merde.
Et c’est totalement okay.
Une vie de merde peut être aussi épanouissante qu’une vie de plaisir.
C’est juste le ressenti de la personne qui est différent.
L’invitation de kiffer sa life, ce n’est pas de faire de soi une meilleure personne, ou plus sage, ou plus éveillée…
Mais une invitation à choisir la polarité agréable versus désagréable.
On a tous la possibilité, peu importe dans quelle situation de vie on est né, de prendre les choses du bon côté, ou du mauvais côté.
Y compris dans les situations qui nous semblent dégradées, violentes, etc.
On a cet exemple très flagrant pour les Européens qui partent en vacances dans les pays dits défavorisés, de voir les enfants avec une joie incommensurable.
Ils ont fait le choix de kiffer leur life.
Pour moi, c’est une invitation à ce que chacun se saisisse de cette responsabilité.
Même si on n’est pas responsable de notre vie et de ce qui nous arrive…
On est éventuellement responsable de nos choix, de nos actes et de leurs conséquences.
Mais on a toujours la possibilité de bien le vivre, ou de mal le vivre.
C’est un véritable effort personnel, à fournir.
Car c’est un changement de paradigme.
L’épanouissement peut arriver à n’importe quel moment, y compris dans une vie désagréable.
Mais il y a toujours ce changement de paradigme : je me saisis de ce qui se passe là maintenant tout de suite pour en faire quelque chose d’agréable à vivre.
Il y a des personnes qui touchent des moments de conscience et de gratitude dans des situations de vie extrêmement violente, car il y a ce switch qui se fait de se reconnecter à soi.
Le tropisme est une aide pour enclencher ce processus.
Chaque être humain aspire à avoir une vie épanouissante.
Pour autant, l’épanouissement dépend de qui tu es.
En médecine chinoise, nous avons un proverbe : « Il en est des hommes comme des arbres. Là où certains s’épanouissent, d’autres dépérissent».
Donc ce qui convient à l’un ne convient pas forcément à l’autre.
Aujourd’hui, nous sommes dans un monde extrêmement puissant en termes de consumérisme.
Il y a énormément de conformité qui est proposée, y compris dans l’épanouissement.
Si c’était garanti d’être épanoui avec une voiture chère, une piscine, une villa, une femme, un chien et deux enfants, ça se saurait, en fait !
Mais c’est ce que nous vend la société de consommation comme archétype d’épanouissement.
Mais cet archétype est totalement différent d’un individu à un autre.
Ce qui rend cet épanouissement différent dépend d’une connexion propre de chaque individu à la vie.
À un niveau très spirituel, on pourrait parler de mission d’âme, de mission de réincarnation.
À un niveau plus pragmatique, dans la vie, il y a des choses qui te font plaisir, et des choses qui ne te font pas plaisir.
Si le bonheur, c’est faire des choses qu’on aime, l’épanouissement, c’est faire des choses qu’on aime et qui ont un sens profond pour nous.
Le tropisme est donc toujours une valeur.
Suivre son tropisme, c’est comme un tournesol qui ne lâche pas le soleil, pendant toute la journée.
Quand tu suis ton tropisme, cette valeur fondamentale, tu marches sur un chemin plus facile à baliser, en direction de ton épanouissement.
Proposer pour moi d’accompagner les gens dans cette découverte de tropisme, ça leur permet après d’avoir un objectif qui est relativement simple : est-ce que cette action sert cette valeur profonde pour moi ?
– Si oui, ça va dans le sens de mon épanouissement.
– Si non, ce n’est pas fait pour moi.
Par exemple, mon tropisme à moi est la fraternité.
Quand je suis en lien avec des gens, quand je suis connectée avec un groupe ou une personne, ça me fait forcément du bien, peu importe le contenu de l’échange.
Évidemment, plus c’est sincère, plus c’est authentique, plus ça me fait du bien.
Pour moi, c’est une manière de me recharger.
Donc le job que je fais, c’est un truc qui me booste.
Si je suis connectée à la fraternité, j’ai besoin de voir des gens.
Ce qui est violent pour moi, c’est d’être isolée, d’être sans contact.
Si on a une autre personne connectée à son tropisme de liberté, son élan premier est de se sentir libre.
C’est souvent des gens qui ont un contact privilégié avec la nature, avec le corps.
Qui aiment partir en rando, par exemple.
Imagine un couple où lui est branché sur la liberté, et elle sur la fraternité.
Celui qui est branché sur la liberté va dire à l’autre :
Fais un truc qui te fait du bien, prends deux jours pour toi, et va faire des trucs dans la foret pour toi, ou fais ce voyage que tu as envie de faire depuis longtemps.
L’autre va lui dire :
Ça ne me rend pas heureux d’être tout seul.
Ce que je te propose, c’est de faire une grosse fête avec tous nos amis.
Celui qui est branché sur la liberté, avoir plein de gens dans les pattes pendant quelques jours, ça va le desservir terriblement.
Ça va l’empêcher de toucher son sentiment de liberté, car il y a de la contrainte dans le fait d’être ensemble.
L’autre qui est branché sur la fraternité, envisager d’être isolé, ça peut lui faire du bien pendant un temps, mais ce sera très vite limité.
C’est un exemple très flagrant de tropisme non compatible.
- Un travail de connaissance de soi commencerait par trouver son tropisme ?
- Aurélie Verdon :
Ce n’est pas forcément essentiel.
Beaucoup de personnes sont déjà connectées à leur tropisme, sans être pour autant capables de mettre des mots dessus.
Par contre, comprendre que mon tropisme n’est pas forcément celui de l’autre est important.
On a cette tendance terrible de penser que je vais donner à l’autre ce qui me fait du bien.
Mais l’autre a un autre mode d’emploi.
Le tropisme, c’est le début de notre mode d’emploi.
On conçoit que l’autre a d’autres besoins.
C’est le début d’une relation saine.
Comprendre que l’autre a d’autres besoins, d’autres rêves, d’autres valeurs, d’autres aspirations.
La où ça devient buguant, c’est que nos parents nous ont élevé avec leurs systèmes de valeurs.
Il y avait deux volontés inconscientes de chacun des parents : transmettre son propre tropisme.
Par exemple, ma mère est branchée sur le tropisme de liberté.
À 18 ans, elle m’a offert un sac à dos, en me disant : Aurélie, va voir le vaste monde, voyage, c’est ce qu’il te faut.
Et ce fut du frittage pendant des années.
Car je n’avais pas envie de voyager !
Pour moi, les paysages sont des paysages humains.
À chaque fois que je rencontre quelqu’un, c’est un paysage.
Un paysage humain.
Je kiffe rencontrer plein de gens.
Ça me donne le même sentiment que si j’étais allé voir des milliers de paysages.
C’est intéressant, car j’ai été éduquée par quelqu’un qui avait ce tropisme de liberté.
Ça m’a créé un bug pendant quelques années.
Car au niveau inconscient, je croyais que la liberté était une promesse d’épanouissement.
Quand j’accompagne des gens en coaching, ce n’est pas rare qu’on se rende compte que la personne est branchée sur le tropisme de ses parents, voire des grands-parents.
Il s’agit alors de faire un travail en profondeur pour recalibrer le tropisme.
C’est un système de loyauté.
On peut être branché sur le tropisme de la grand-mère, continuer à faire des trucs qui ne nous font pas de bien, et laisser de côté son tropisme.
C’est aussi intéressant avec l’éducation des enfants.
On ne peut pas savoir ce qui est bon pour l’autre, tant que l’autre ne l’a pas défini lui même.
Sur les enfants petits, le tropisme n’est pas encore posé.
Il se pose à l’adolescence, pendant cette période de vie où on sent de grands élans pour des activités et des valeurs particulières.
Et il n’est pas forcément raccord avec celui des parents.
On a toujours le choix de faire une expérience de vie agréable ou désagréable.
On peut donc découvrir son tropisme par le fait de ne pas être connecté avec.
Tu peux rencontrer des gens qui ont un tropisme de liberté, et qui vivent des situations de dépendances physiques, psychiques, affectives extrêmement fortes.
Jusqu’à qu’elles aient suffisamment mal pour changer.
On a toujours cette polarité extrêmement forte.
Quand on découvre son tropisme, on se rend compte de toutes ces choses qui nous nourrissaient, car ça allait dans le sens de son tropisme.
Et toutes ces choses qui nous faisaient souffrir.
C’est un éclairage extrêmement puissant sur qui on est.
Ce n’est pas forcément nécessaire de le connaître et de mettre des mots dessus.
Par contre, les gens qui font ce processus et qui ont la capacité ensuite de le verbaliser, même si c’est réducteur de mettre des mots dessus, ça leur permet ensuite d’avoir plus de pragmatisme, par rapport à leur choix de vie au quotidien.
- Une fois que le tropisme est posé à l’adolescence, il reste le même pour toute la vie ?
- Aurélie Verdon :
A priori, oui.
Ça n’engage que moi, ce n’est que de l’ordre de la croyance, je ne peux pas le vérifier.
Mais pour moi, c’est de l’ordre d’une expérimentation d’incarnation.
Je viens et je choisis d’expérimenter quelque chose.
La fraternité, par exemple.
Et dans ma vie, je vais goûter ce que ça fait de ne pas être en lien et d’être marginalisé.
Ou au contraire, d’être en lien et d’avoir ma tribu.
Ça va durer tout le long de l’expérience de la vie.
Pour autant, une fois qu’on a notre tropisme, ce n’est absolument pas réducteur.
Car on peut le faire de mille et une façons différentes.
Chaque personne, en fonction de sa personnalité et de ses caractéristiques, va l’exprimer et l’expérimenter de façon différente.
C’est une ouverture, avec une palette de possibilité infinie.
A priori, ça ne change pas.
Par contre, plus tu peux l’approfondir, plus tu peux le toucher…
Imagine ta journée qui dure 24h, en fonction du temps que tu vas consacrer à ton tropisme pendant la journée, tu seras plus ou moins heureux.
5% par jour ? Tu n’es pas encore épanoui.
40-50% ? Tu commences à te sentir bien.
Dernièrement, j’étais avec une personne dont le tropisme était l’interconnexion.
Son travail lui permettait de vivre son tropisme.
Je lui ai dit que cela existait aussi dans la pensée.
Par exemple, qu’elle pouvait lire tous les livres saints de la planète pour trouver des liens.
Or, et je l’ignorais, c’était quelque chose que la personne aimait déjà faire.
Dans mon cas, avec la fraternité, je choisis le lieu où je vais faire les courses, en fonction des employés.
Juste pour le plaisir de discuter avec ces personnes.
- Il y a quelque temps, je me sentais frustré à la fin de mes journées. J’ai pris une feuille, et je me suis demandé : qu’est-ce qui me nourrit ? Si dans mes journées, je ne faisais pas assez de choses qui me nourrissaient, d’un point de vue physique, intellectuel, relationnel etc., j’étais frustré. Et cela pouvait m’amener jusqu’à l’insomnie : aujourd’hui, je n’ai pas assez vécu. Pour répondre aussi au : « mais qu’est ce que je fous là… »
- Aurélie Verdon :
Complètement.
Une fois que tu as une idée précise de ton tropisme, tu peux mettre en place une discipline, une hygiène de vie qui est cohérente avec ton tropisme.
Dans la mouvance développement personnel, je vois beaucoup de personnes qui me disent : moi, je bosse sur moi, je fais de la méditation, du yoga, et pourtant, je ne suis pas plus heureuse.
Quand on regarde le tropisme de cette personne, souvent, l’activité ne correspond pas à qui est cette personne.
Une personne branchée sur l’expression créative.
Elle se forçait à faire 30 minutes de méditation par jour.
Ce n’est pas du tout expressif !
Je lui ai dit chanter sous la douche à la place, et de voir ce que ça fait.
Ça a marché.
Le tropisme évite de faire des choses qui nous desservent.
Juste parce que la morale dit : c’est bien de faire de la méditation.
Ce n’est pas vrai.
Tout ne convient pas à tout le monde.
Aurélie Verdon
- En ce moment, tu crées un cycle de formation en vidéo live sur les émotions d’après la médecine traditionnelle chinoise. Les émotions sont-elles des guides, et il faut les suivre, ou est-ce plutôt signe d’un déséquilibre ?
- Aurélie Verdon :
En médecine chinoise, on considère que les émotions sont une énergie.
Et toutes les énergies sont catégorisées sous forme de mouvement.
C’est vraiment la base.
La Vie est avant tout mouvement.
L’équilibre se trouve dans le mouvement.
L’immobilité est synonyme de mort.
Les émotions ont la caractéristique d’être jaillissantes.
Quand monte une émotion, tu peux mettre un couvercle dessus, mais tu ne peux pas faire en sorte qu’elles ne jaillisse pas.
C’est indépendant de toi.
Les émotions donnent toujours un feedback.
Soit de toi à toi. Soit de toi vers l’extérieur.
On pourrait presque dire que c’est un sens supplémentaire.
Si je peux comprendre le monde, car j’ai mes 5 sens qui sont corrects et valides, les émotions ajoutent une finesse à ma perception.
Elles m’informent de quelque chose qui se passe de moi à moi, ou de moi à l’autre ou de moi au monde.
Le fait qu’elles soient jaillissantes n’est pas un problème.
Par contre, comprendre pourquoi ton émotion est là est une chose intéressante.
Et se faire driver par son émotionnel, et suivre le mouvement n’est pas forcément juste pour autant.
En médecine chinoise, on caractérise les émotions sur le mouvement.
L’émotion n’est ni bonne ni mauvaise en soi.
C’est une caractéristique.
La question est toujours : est-elle à propos dans le contexte ?
Lorsque le mouvement d’une émotion est sain, physiologique, elle va servir l’être humain dans sa globalité.
On considère, par exemple, qu’avoir de la colère rentrée, ne pas l’exprimer peut nuire à l’énergie du foie, à laquelle elle est reliée.
Pour autant, ce n’est pas si simple, car il y a énormément de nuances.
En Occident, avec l’héritage judéo-chrétien, on a catégorisé les émotions avec celle qui sont autorisées, ou non.
Une femme en colère aura le droit à l’étiquette d’hystérique.
Un mec qui chiale, c’est une fiotte.
On a catégorisé ça, avec beaucoup d’interdits.
L’émotionnel n’est pas autorisée.
Ce qui entraîne énormément de pathologies émotionnelles.
Pas dans le sens qu’il faut aller en psychiatrie, mais pathologique, car ça dessert notre organisme et notre mode pensée.
Ça influence nos choix de manière non pertinente.
Cette formation est pour moi avant tout d’apprendre aux gens que leurs émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises.
Que lorsque tu comprends comment ça fonctionne, tu as déjà beaucoup plus de leviers pour commencer à observer où est ce que notre fonctionnement est sain, et où il est pathologique.
Je n’ai pas l’aspiration que toutes les personnes qui suivent la formation auront des émotions saines à chaque instant.
Par contre, ça enlève une grosse couche de culpabilité quand tu te rends compte que c’est comme un mécanisme.
L’émotion qui est peut-être excessive ou étouffée, elle existe, car il y a eu d’autres choses avant, d’autres fonctionnements, d’autres mécanismes.
Quand tu sais ce qui se passe quand une émotion est pathologique, tu as aussi les moyens de passer sur quelque chose de plus physiologique.
Chaque émotion a pour vocation de faire du feedback à l’être humain, pour mieux se connaître, et pour faire des choix corrects dans sa vie.
La première étape est de faire la paix avec le fait que ce n’est ni bon ni mauvais.
La deuxième étape est d’apprendre ce fonctionnement, cette physiologie. C’est vraiment du même ordre que si tu étudies le fonctionnement du corps.
Tu ne dis pas à quelqu’un qui a un cœur qui pulse à 80 par minutes : c’est un bon ou un mauvais cœur.
On n’a pas de préférence entre sa main droite es sa main gauche.
Ça n’a pas de sens.
L’idée est de remettre les émotions à leur place physiologique, et non plus en termes de bon ou de mauvais.
Puis, petit à petit, tu peux mettre en place un cercle vertueux : quand mes émotions sont posées correctement, au bon endroit, ça me permet d’entrer dans une hygiène de vie émotionnelle de plus en plus saine.
Aujourd’hui, avec la crise actuelle du Coronavirus, tout ce qui est décalé en termes d’émotionnel, va exploser à la gueule.
Que ce soit d’un point de vue individuel, ou collectif.
Chacun est face à lui-même, à son émotionnel.
Cette crise sanitaire est hautement stimulante pour nos émotions.
On va tous faire face à ce qui est légèrement décalé, pathologique ou au contraire vraiment sain.
Tout cohabite.
Il y aura du bon et du moins bon.
C’est un grand moment de purge émotionnelle.
- De quoi le monde a le plus besoin en ce moment, d’après toi ?
- Aurélie Verdon :
Forcément, je vais répondre d’une place teintée de mon tropisme.
Je crois que le monde a le plus besoin de réinventer la relation à soi et à l’autre.
On ne peut pas changer la relation à l’autre si on ne modifie pas la relation à nous-mêmes.
On a terriblement besoin d’authenticité, de tolérance et d’accueil.
De reconnaître cette différence.
Face aux dégâts de la conformité.
Aujourd’hui, en cette période confinement, si tu regardes les réseaux sociaux, peu importe que ce soit les gens qui râlent, qui critiquent, qui cherchent des boucs-émissaire, les élans de gratitude… peu importe… tout le monde est profondément authentique.
Tout le monde dit ce qu’il pense.
Plus de demi-mesure hypocrite.
Tout le monde y va, qu’importe, si c’est juste ou pas juste, que ce soit pertinent ou non.
Ce n’est pas la question.
Tout le monde est authentique.
Et je trouve ça extrêmement sain.
Au moins, ça sort.
Les gens disent et sentent ce qu’ils pensent.
C’est un progrès.
Si on peut rester sur cette teinte d’authenticité, c’est prometteur pour le monde.
- Une question d’une auditrice, Élodie :
« Est-ce que n’importe qui peut réussir à renforcer son mental pour être plus libre – libre de ses angoisses, de sa flemme, de ses croyances limitantes ? »
- Aurélie Verdon :
Oui, absolument.
Tout le monde peut être libre.
Y compris les personnes qui ont un handicap ou une maladie d’ordre mentale ou psychique.
C’est comme ceux qui font du handisport.
Ils font des choses que les personnes valides ne pourraient pas faire.
J’ai même envie de dire que les personnes qui ont déjà souffert de leur mental et de leur émotionnel ont quelque part une longueur d’avance sur ceux qui n’ont pas encore goûté à cette expérience.
J’ai envie de témoigner de la situation de mon frère.
Il est diagnostiqué schizophrène.
Depuis le diagnostic, il a développé une hygiène mentale et émotionnelle qui est extrêmement puissante et saine.
Parce qu’il en va de sa survie psychique.
Son hygiène dépasse largement celle des personnes qui prétendent avoir un bon niveau de développement personnel.
Car c’est une personne qui a souffert de son mental et de son émotionnel.
Il a appris à se connaître grâce à ce diagnostic.
Tout le monde peut le faire.
La limite est humaine.
Globalement, l’être humain ne change pas tant qu’il n’a pas mal.
Il faut avoir eu des difficultés mentales pour avoir envie de commencer à observer son mental, à gagner en maîtrise dessus.
Avoir eu des déboires émotionnels pour avoir envie de gérer son émotionnel autrement.
C’est valable pour tous les plans.
Oui, c’est possible pour tout le monde, moyennant qu’il y ait eu une forme de douleur ou souffrance qui mobilise la volonté de le faire.
Par essence, l’être humain est plutôt flemmard, et va chercher la solution la plus facile.
- Je connais des gens qui ont souffert. Et pourtant, j’ai l’impression que cette souffrance les a enfermés dans une forme de flegme ou de résignation. Lorsqu’il y a de nouveaux coups du sort, j’ai l’impression que ça les enterre de plus en plus…
- Aurélie Verdon :
On revient à ce qu’on disait au début.
On a toujours le choix d’avoir une vie de merde, ou pas.
Ça fait partie de certaines expériences de choisir de rester confinées dans un schéma de victimes, car il y a des bénéfices secondaires.
J’en remets une couche sur le système judéo-chrétien.
Quand il y un type qui est mort, qui s’est sacrifié, il y a 2000 ans pour nos péchés, pour nous sauver…
C’est vraiment l’archétype du Christ.
En Occident, la victimisation est hautement valorisée, d’une place inconsciente.
Il y a des gens qui font des concours de bites de : je souffre plus que toi.
Et c’est okay.
C’est juste qu’il y a alors des incompatibilités de rencontres.
Si tu as un ami qui creuse sa tombe un peu plus chaque jour, et que toi, tu fais en sorte d’être de plus en plus heureux chaque jour, à un moment, la rencontre n’est plus possible.
Mais c’est une question de choix intrinsèques.
Ces choix dépendent de système de croyances.
Les croyances sont des lignes de codes.
Si on pense qu’être victime dans sa vie amène une récompense à un autre moment, comme dans les religions judéo-chrétiennes…
C’est fou, mais ça existe dans l’inconscient.
Et on le voit lors de séance d’hypnose, quand on s’aperçoit de ce qui bloque les gens.
Quand on est branché là-dessus, on continue sur ce genre de schéma.
Plus on avance en âge, plus c’est difficile de changer ce genre de croyance.
On est tous faits comme les applis : avec des lignes de codes.
Ce sont nos systèmes de croyances qui nous conditionnent à prendre les choses d’une certaine manière dans la vie.
Donc oui, c’est aussi un choix.
Inconscient, oui, mais un choix
De rester dans la merde et de s’enterrer un peu plus à chaque fois.
Ce qui n’empêche pas que cette personne se réveille à un moment.
J’ai moi-même fonctionné comme ça pendant un moment.
À chercher des excuses pour aller de plus en plus mal.
Et la vie est bien faite.
Si tu cherches des excuses pour aller mal, elle va t’en donner.
Un jour, je me suis rendu compte que je craignais beaucoup plus le bonheur que le malheur.
Car j’ai été habitué à être dans des situations douloureuses.
Il y a de très bons livres sur le sujet.
Par exemple, «faites vous-même votre malheur» de Paul Watzlawick.
Ou «Changement» qui parle de toutes les résistances inconscientes aux changements et aux bien-être.
Toutes ces lignes de codes, conscientes et inconscientes.
Et il n’y a pas à juger ça.
Ça fait partie de ce monde polarisé, où on a le choix, on a le libre arbitre à tel point qu’on peut choisir d’être malheureux jusqu’à la fin de nos jours, et c’est okay.
C’est aussi une expérience, et on apprend plein de choses en étant malheureux.
- Quelles sont les choix qui ont fait de toi ce dont tu es devenue ?
- Aurélie Verdon :
Il y a eu un événement clé quand j’ai eu 18 ans.
Ma petite sœur est morte d’un accident abrupt.
J’ai été confronté à la perte et au deuil extrêmement jeune.
À un âge où on est insouciant et qu’on se dit qu’on va découvrir le vaste monde…
À ce moment-là, je travaillais déjà dans le soin et dans la fin de vie.
J’ai fait ce choix de ne jamais me laisser abattre.
J’ai choisi de me relever.
Je me revois.
Je peux même te dire à quel moment j’ai fait ce choix
J’ai appris la mort de ma sœur un dimanche soir à minuit.
Le lendemain, pendant la seconde nuit, je me suis relevée.
J’étais évidemment dans un état émotionnel difficile à définir.
Je venais d’étudier dans ma formation de soignant le processus de deuil.
J’ai ressorti mes cours en espérant que dans la théorie, j’allais trouver une solution.
J’ai compris que j’entrais dans un processus qui allait durer des années.
Je me suis vu entrer dans un tunnel – le tunnel du deuil-.
La perte, c’est une chose, mais il y a énormément de branches et de ramifications.
J’ai choisi que je traverserai ce tunnel.
À partir de ce moment-là, tout ce qui m’est arrivé dans la vie est entré en résonance.
Une fois que j’ai enterré ma sœur, il n’y a plus grand-chose qui me fait peur.
Je ressens la peur, mais je sais que je vais me relever.
J’ai fait le choix de ne jamais cesser de grandir.
Y compris que ça impliquait le fait que j’allais me prendre de grandes claques dans la figure, que j’allais découvrir des choses sur moi dont je n’étais pas fière…
Le choix d’utiliser cette vie pour me découvrir.
Ça a était la plus grande force que j’ai trouvé dans ma vie : reconnaître mes fragilités.
Grâce à cet événement de la mort de ma sœur dont j’ai pu comprendre ça.
- Quels sont les trois mots, valeurs, concepts qui animent ta vie ?
- Aurélie Verdon :
Je peux répondre totalement à côté ?
Je rêve d’un monde où chacun est connecté à soi, à ses propres valeurs.
Je rêve d’un monde où chacun peut offrir au monde son tropisme, ce qui le rend le plus heureux.
Je rêve d’un monde où on pourra acheter des objets de fabrications de gens qui sont passionnés par ce qu’il faut.
S’offrir les services de personnes passionnées.
Je rêve d’un monde qui est animé par le tropisme. Où chacun a fait le chemin de se reconnecter à soi.
Quand on se reconnecte à soi, après, ça déborde. Ça déborde de générosité, et on peut l’offrir au monde.
Et je rêve d’un monde où chacun sera pleinement en reconnaissance de qui il est, authentiquement.
Et pourra vivre sa passion de façon pleine.
Et forcément, ça créera des liens, des réseaux par connexions.
C’est le monde auquel je rêve.
Ça répond plus ou moins à ta question.
Je rêve d’authenticité, que l’humain apprenne à se connaître, et je rêve qu’on puisse évoluer collectivement et avancer ensemble.
Je crois vraiment que le monde pourrait être réellement paradisiaque pour tout le monde si on pouvait avoir cette espace d’être pleinement qui on est, et de l’exprimer.
- Des prochains projets ?
- Aurélie Verdon :
Sur la formation sur les émotions, on verra les 5 émotions principales.
Les participants sont bien au taquet, donc je pense qu’on verra aussi les émotions composites, et peut être aussi ce qu’on appelle les facultés mentales.
Peut-être aussi articulé avec des conseils plus pragmatiques en hygiène de vie.
Je suis en train d’écrire un livre, qui n’a pas encore de titre, mais pourrait s’appeler : « Vivre en cohérence avec les saisons », qui reprend les principes de la formation autour des émotions.
Pour la médecine chinoise et donc les taoïstes, vivre en harmonie signifie respecter le mouvement des saisons et avoir des mouvements internes qui sont cohérents avec les saisons.
Et on peut se reconnecter aux saisons, même en habitant en ville.
Donc qu’est-ce que les saisons, qu’est ce qu’on appelle mouvement saisonnier, les énergies saisonnières.
En ce moment, c’est le printemps, l’énergie associée est la colère.
Autant te dire, qu’en plus avec la peur avec le covid19, les gens seront bien remontés !
Autre projet en gestation: avec David Manise, ouvrir un nouveau stage autour de la polarité masculin / féminin.
Pour tous les individus, venir seul ou en couple, et parler des différences.
Qu’est ce que c’est, qu’être un homme ou une femme, et ce que ça implique.
C’est un grand sujet malgré tout en ce moment.
Je ne crois pas à la notion d’égalité homme et femme, car on est fondamentalement différents.
Mais les différences que je vois ne sont pas celles qui sont connues aujourd’hui.
Donc on a ça dans un coin de notre tête.
Un stage particulier, sans entrer dans quelque chose d’ésotérique comme le féminin sacré ou le masculin sacré, mais centré sur le fait de vivre ensemble.
Car on n’a pas la même physiologie, car on ne fonctionne pas pareil au niveau de l’énergie…
Connaître ces différences permet d’en prendre compte pour aller à la rencontre.
- Tu as créé 3volution avec David Manise, ton compagnon. Veux-tu présenter 3volution ?
- Aurélie Verdon :
C’était une évidence.
Pour l’anecdote lorsqu’on s’est rencontré, on avait chacun bloqué sur ce mot : Évolution.
Si on inverse la première particule, ça fait love.
La première fois que je suis allé chez lui, j’ai découvert qu’il y avait ce mot dans sa cuisine.
Je suis donc revenu avec un tableau que j’avais peint, qui s’appelait 3volution.
Il y avait cette connexion autour de l’amour et de l’évolution.
D’où le nom.
On avait connecté ça chacun de notre côté.
Pour des raisons très différentes, car nous avons des parcours de vie très différente, mais aussi avec des points communs, nous avons tous les deux la croyance que se connaître soi-même, c’est augmenter les choses de changer le monde.
Se connaître soi-même, c’est augmenter les chances de rencontrer l’autre, d’être dans des relations saines, des relations de sujet à sujet.
Ce qu’on appelle l’altérité.
Se connaître soi-même est le meilleur moyen de grandir collectivement et réinventer la relation à soi, à l’autre et au collectif.
On croit que le monde a besoin d’une grosse mise à jour sur le vivre ensemble.
Que ce soit vivre ensemble avec d’autres êtres humains, avec la nature, avec les saisons, avec la vie.
À 3volution, on propose principalement les stages Antifragile et les stages Tribu.
Le terme d’Antifragile vient du livre de Taleb Nassim Nicholas : «Antifragile».
C’est un concept souvent mal compris.
Nous ne sommes pas contre la fragilité.
Mais quand je reconnais ce qui est fragile en moi, je peux le renforcer.
Quand je découvre un maillon qui est faible, je peux le rendre plus fort.
Dans le stage Antifragile, on est vraiment dans cette mouvance d’introspection.
Même si ça se vit en collectif, c’est très individuel.
Chacun vient pour gagner en maîtrise de soi, travailler à identifier ce qui est fragile en soi, et comment le renforcer.
Les trois axes de travail sont : le rapport au corps et aux pulsions, le rapport au mental, et le rapport à l’émotionnel.
C’est un stage qui dure 5 jours, où on alterne les temps de théorie, et les mises en pratique.
Le stage Tribu est tourné vers la notion du vivre ensemble et du collectif.
Le délire de base :
Si l’étoile noire s’effondre, comment vont faire les Ewoks pour vivre en autonomie ?
On passe 5 jours en forêt dans un camp temporaire, avec un scénario qu’on construit, suite à un effondrement.
Beaucoup de personnes qui viennent sont touchées par les thématiques de la collapsologie.
On va réapprendre des savoirs de base.
Par exemple, septembre dernier, on a construit le camp sur des bases d’hygiènes, circuit propre, circuit sale, etc.
Comment faire pour vivre avec 20 personnes sans service de santé ?
En ce moment, on reçoit des mails des participants pour nous remercier de ce qu’ils ont appris !
On repose des bases simples de cet ordre-là.
Et aussi soin des plaies, prévention de la santé, self-défense, protection…
C’est aussi l’occasion de désamorcer les peurs que certaines personnes ont autour de l’effondrement.
Avec l’hypothèse d’un état totalitaire, de groupuscules violents…
On revient sur des choses très pragmatiques.
On parle beaucoup de pédagogie aussi.
La résilience d’une tribu dépend de sa capacité à transmettre du savoir-faire et du savoir-être.
On passe du temps à apprendre à apprendre, et apprendre à s’apprendre.
Toute l’harmonie de la tribu est construite sur le principe du tropisme.
Pendant le stage Tribu, chacun va faire l’exercice de découvrir son tropisme.
Les personnes qui ont des tropismes similaires sont groupées ensemble et mettent en place des chartes de ce qu’ils ont besoin pour être épanouis au sein de la tribu.
Ensuite, on fait une grande mise en commun pour définir une charte pour veiller à l’épanouissement de chacun au sein de la tribu.
Si c’est bien fait, on arrive à le résumer en 3-5 phrases.
C’est l’objectif global de la tribu.
Si tout le monde sert l’épanouissement de la tribu, l’épanouissement de chacun est garanti.
C’est une tribu qui peut vivre sans règle, sans loi.
Car la question est simple : est-ce que ça va servir notre objectif de la tribu ? Oui ou non.
Et en fonction de ça, on fait nos choix.
C’est une expérience collective : est-ce qu’on peut construire une microsociété sur le thème du tropisme ?
C’est une expérience hautement humaine sur le vivre ensemble, et en même temps, un stage hyper terre-à-terre avec de la transmission de savoirs.
Les stagiaires viennent aussi avec leurs savoirs : l’année dernière, deux stagiaires ont improvisé une forge avec du matos de récupération.
On a pu fabrique des couteaux et des tire-bouchons en forêt.
Chacun arrive avec ses compétences, et on fait de l’échange de savoir, avec cette hypothèse : s’il n’y avait plus rien en termes de société, comment on pourrait se démerder ?
Sinon, sur 3volution, j’accompagne des personnes en coaching, soit ponctuellement, sur le tropisme, sur la médecine chinoise, soit sur des temps plus longs, pour les personnes qui font une transition de vie.
Pour les personnes qui veulent changer, mais qui ne savent pas par où commencer…
C’est comme donner la main à quelqu’un qui veut passer un seuil.
Je les accompagne, mais c’est eux qui font le boulot.
David Manise propose également des services de coaching : préparation physique et mentale, gestion du stress, et d’autres compétences qui sont listées sur le site.
On essaye également d’avoir des contenus ressources qui sont accessibles sur le blog ou le site, gratuitement.
Ou des PDF à télécharger à moindre prix, afin d’être accessible à tout le monde.
On propose aussi des services en entreprise, autour de la thématique tribu adaptée en entreprise, le management agile.
- Le stage Tribu me fait de l’œil ! …Ce que tu m’as dit ne peut que aller dans le sens d’un passage à l’action ! Quelle est la question que tu aurais aimé que je te pose, et bien sûr, ta réponse… ?
- Aurélie Verdon :
J’aurais aimé que tu me demande pourquoi la vision taoïste et la médecine chinoise ont changé ma vie…
D’une part, la médecine chinoise permet de prendre en compte la globalité de l’être humain, sur tous les plans.
Traiter le physique sans oublier l’émotionnel ou la psyché.
Cette vision holistique de l’humain m’a était extrêmement précieuse dans ma vie de soignant et d’accompagnement, et elle continue d’être là.
Mais en plus, la vision taoïste, dont découle la médecine chinoise, avec cette perception que je trouve très sage, que tout est en mouvement.
Comme dans le bouddhisme.
Tout est constamment en mouvement.
Tout évolue.
Rien n’est ni bon ni mauvais en soi.
C’est toujours des opportunités d’expériences.
Ça a mis des mots et une structure sur quelque chose que je pressentais dans mon cœur et mes tripes.
Mais quelque chose dont j’étais incapable d’expliciter.
Aujourd’hui, même si je ne pratique plus l’acupuncture en cabinet, ça reste une paire de lunette – cette vision holistique taoïste – qui est toujours là, en trame de fond.
Elle me donne énormément de ressources à tout niveaux : dans mon quotidien, dans ma vie professionnelle.
Ça m’a ouvert l’horizon, et permis de nommer les liens que je pressentais.
Ça a créer de la cohérence dans ma vie.
- Merci Aurélie ! Merci de m’avoir consacré ce temps !
- Aurélie Verdon :
Merci beaucoup, c’était super de te rencontrer et de discuter avec toi.
J’espère qu’on te croisera au détour de la foret lors d’un stage Tribu !
Devenez en cohérence avec vous-même (et grâce à Aurélie Verdon) !
- 3volution.fr : les services de coaching d’Aurélie Verdon et de David Manise.
- Antifragile: Les bienfaits du désordre, de Nassim Taleb, créateur du concept d’Antifragilité, repris par Aurélie Verdon et son compagnon pour les stages.
- L’interview de David Manise, compagnon et cofondateur avec Aurélie Verdon de 3volution
- Faites vous-même votre malheur, de Paul Watzlawick, recommandé par Aurélie Verdon.
Crédit photo: Tony Hayère.
Commentaires
2 réponses à “Aurélie Verdon: Être en cohérence avec soi”
Merci pour cet entretien très intéressant avec Aurélie. Bonne continuation à toi !
Merci à toi pour le commentaire 🙂