Myriam Guillot et Jacky Boisset

Myriam et Jacky : Champions du monde, heureux et frugivores !

Je suis tombé sur des aventuriers, des vrais ! Bon, ici, on a l’habitude d’en voir un peu partout, c’est vrai…
Mais là, ce sont des champions du monde de raid aventure… Je vous l’ai dit, ce sont des vrais.
Et ils sont heureux.
Ils donnent envie de croire en ses rêves.
De se donner les moyens.
Et ils se nourrissent que de fruits…

Le son du podcast a un peu souffert, mais ce petit désagrément n’est rien à côté de la joie de vivre qui est transmise par le son de leurs voix.
Qui ?
Myriam Guillot et Jacky Boisset, évidemment !

Donc, préférez l’audio, si vous pouvez.
Sinon, vous pouvez continuer l’article.

Et au fait, vous avez vu la nouvelle formation de l’école des Aventuriers ?

Myriam Guillot et Jacky Boisset

 

Bonjour Myriam Guillot et Jacky Boisset. Vous êtes des aventuriers ! Champions du monde de course d’aventure à plusieurs reprises, et un palmarès époustouflant. Est-ce que, Myriam, tu pourrais présenter Jacky, ton compagnon ?

Myriam Guillot :
Jacky, c’est mon coéquipier et mon mari.
On s’est rencontrés pendant une course.
Ce qui m’a attiré en lui, c’est un débrouillard, il aime l’aventure et il est toujours souriant !

Jacky, comment tu présenterais Myriam ?

Jacky Boisset :
Ce que j’aime chez elle, c’est qu’elle sourit tout le temps, elle est presque tout le temps de bonne humeur.
Pour moi, c’est le rêve.
Elle m’apporte vraiment un rayon de vie.
On a tous nos tempéraments.
Alors des fois, elle fait un peu semblant de ronchonner pour faire son intéressante.
J’aime bien, ça met du piquant dans la vie !

C’est quoi votre histoire dans le monde du sport ?

Myriam Guillot:
J’ai toujours fait du sport.
Mes parents étaient sportifs.
Mon père était un très bon coureur.
Mais ils ne m’ont jamais poussée à faire du sport de haut-niveau.
J’ai toujours aimé faire du sport depuis toute petite, très multisport.
Ma mère m’a inscrite à tous les sports !
Du patin à glace, du tennis, de la course à pied… Je faisais tout et n’importe quoi !
Ensuite, j’ai été en sport-études en danse.
J’ai été blessée pendant un an et demi.
J’étais interdite de sport.
On pensait que je n’allais plus jamais pouvoir faire du sport.
J’avais deux vertèbres fracturées…
Finalement, ma mère a réussi à m’amener voir un bon ostéopathe.
Il a trouvé un moyen que je refasse du sport.
Il a trouvé que l’aviron pourrait soulager mes vertèbres.
Comme j’étais toujours à fond, je me suis retrouvée en sport-étude en aviron et à faire du haut-niveau, jusqu’à mes 21ans.
Après, j’ai eu quelques déceptions au niveau de la fédération.
J’ai lâché le sport de haut niveau pour ne faire que de la montagne, pendant 4-5ans : du ski extrême, de l’alpinisme… J’adorais faire de la montagne !
Jusqu’à ce que je rencontre Jacky par hasard qui m’a fait découvrir le raid aventure.

Tu allais plus à la montagne. C’était ta profession, ou tu avais un travail plus classique ?

Myriam Guillot:
Je faisais mes études.
J’ai fait de la recherche en physiologie du sport.
J’étais longtemps à l’université !
Je me débrouillais pour partir 4-5 jours à la montagne régulièrement.
Comme j’étais longtemps en sport de haut niveau, j’étais habituée à pouvoir tout concilier.
M’entraîner le matin, faire mes devoirs, aller à l’école, m’entraîner entre midi et deux…
Je devais être organisée.
Donc même quand je faisais de la recherche, je m’organisais pour mes passions.
J’ai commencé à passer mon brevet d’état de ski de fond et alpin, parce que j’avais envie d’être guide.

Et toi, Jacky ?

Jacky Boisset :
J’ai fait de l’athlétisme et du décathlon jusqu’à 24 ans environ, notamment en tant qu’entraîneur.
Après, la fac de sport où j’ai fait un master en préparation physique.
J’étais dans le sport, mais plutôt dans le côté entraînement.
Lorsque j’ai découvert le raid, ça m’a vraiment plu, j’ai eu envie de performer là-dedans.
Ça tombait bien, j’étais entraîneur, je me suis donc entraîné tout seul.

Maintenant, vous êtes des sportifs professionnels. Depuis quand ?

Jacky Boisset :
Au début, on faisait du raid ensemble, tout en ayant un travail comme tout le monde.
On devait concilier les deux.
S’entraîner après le travail, négocier de pouvoir partir pour aller sur les compétitions…
Ça nous embêtait vraiment, ça nous empêchait de vraiment performer.
On s’est dit : on quitte notre travail et on essaye de le faire plus à fond.
À partir de là, on a arrêté notre travail et c’est là qu’on est devenu la première fois champions du monde, en 2010.
J’avais 30 ans, et Myriam, 31 ans.     Mymy et Jacky, champion du monde de Spartan Race

Dans le domaine du sport en général, les sportifs professionnels commencent assez tôt. Est-ce que c’est différent dans la course aventure, la moyenne d’âge est-elle plus élevée ?

Myriam Guillot :
Non.
J’étais athlète de haut niveau.
Et si j’avais pu être toute ma vie encadrée et aidée pour être sportive professionnelle, je l’aurai fait dès mon plus jeune âge.
Mais on n’avait pas la structure, et on avait peur.
Car avoir un statut de sportif professionnel, et ne vivre que de ses primes de courses, ce n’est pas bien vu en France.

Jacky Boisset :
Notre statut est différent de ce que tout le monde pense.
On est sportifs professionnels, car on ne fait que ça.
On vit des primes de courses, et on n’a aucune autre source de revenus.
Donc on est obligés de performer si on veut continuer à garder notre style de vie.
Alors que la plupart des sportifs ont des sponsors financiers ou des fédérations qui les aident.
Nous, on est totalement autonomes vis-à-vis de toutes les fédérations et administrations.

Myriam Guillot :
On n’a aucun soutien financier, a part les primes de courses.
Quand on a pris notre décision, c’était une vraie prise de risque.

Jacky Boisset :
Soit ça fonctionne, soit on rentre à la maison !

Myriam Guillot:
Pour anecdote, les deux premières courses où on avait décidé de partir voyager pour deux ans, on les a gagnées.
Au dernier moment, les organisateurs annoncent qu’il n’y aura pas de prime de course. Pas de budget, ou ils ont eu des problèmes.
Donc les deux premières courses, on s’est dit que ça allait être délicat. Comment on va gérer la crise…
Comme si c’était fait exprès, pour nous dire : vous êtes sûrs de votre choix ?

Jacky Boisset :
Le destin a bien changé ensuite !

C’est quoi, en fait, les courses aventure ?

Myriam Guillot :
On a été deux fois champions du monde en raid aventure précisément. C’est un enchaînement de sport en non-stop : VTT, course à pied, kayak, canyoning, spéléo, rafting, roller, ski…

Jacky Boisset :
Oui, il peut y avoir tous les sports de nature en fonction du terrain. Si on est en Norvège ou à Moldavie, ce ne sera pas les mêmes sports.

Myriam Guillot :
C’est très multisport, et en non-stop : on prend le départ, et c’est le premier qui arrive. Si on veut gagner, on ne dort pas ! Pour donner une idée, sur 7 jours, en général, on dort 7 heures. Une heure de sommeil par 24h.

Jacky Boisset :
On est en équipe de 4 : 3 garçons et une fille. On doit toujours rester ensemble.

C’est imposé d’être 3 garçons et une fille ?

Jacky Boisset :
Les équipes doivent être mixtes. Ce qui est généralement le plus performant : 3 garçons et une fille.

Vous avez une alimentation particulière… Vous êtes frugivores à 95%. C’est quoi cette histoire ? Vous ne mangez que des fruits ?

Jacky Boisset :
On n’a pas changé du jour au lendemain ! On a mis quelques années…
Pour les raids, on a vu que c’était une possibilité pour être plus performant.
Ensuite, nous avons vu que pour la santé, c’était vraiment bien.
On a essayé de s’approcher au maximum de l’alimentation idéale.
Donc, manger cru…
On y arrive depuis quelques années maintenant.

Myriam Guillot :
Pour résumer, on mange des fruits qui nous plaisent, de saison, du pays où on est.
Le sport, c’est bon pour la santé, mais le sport de haut-niveau, c’est délétère.
Donc on compense en buvant beaucoup de jus de légumes, des jus verts, et de l’eau de mer.
C’est assez simple, en fait.

Comment avez-vous fait la transition ?

Myriam Guillot :
Depuis toujours, j’étais allergique au lait et aux œufs.
Quand j’ai rencontré Jacky je mangeais déjà différemment, traditionnel, mais différemment.
Et comme on continuait à faire des raids,  je ne pouvais pas du tout boire toutes ces boissons et barres énergétiques.
À chaque fois ça me rendait malade.
On a regardé ce que je pourrais manger à la place, et on a essayé de trouver des solutions.
Manger des fruits c’était l’idéal.
Dans la même période, nous sommes partis voyager.

Jacky Boisset :
On est partis faire le tour de l’Australie pour s’entraîner.
On vivait dans notre van.
Pas de frigo, rien pour cuire…
Alors on a commencé à manger beaucoup plus de choses crues.

Et à stocker des légumes dans notre voiture, car c’était ce qui se conservait.
Donc naturellement on a commencé a enlever ce qui est viande et produits animaux.
Et après petit à petit avec nos lectures on a compris que tout ce qui était gluten ce n’était pas terrible, que tout ce qui était légumineuses c’était aussi très acide.
Donc après, petit à petit, on a enlevé certains aliments.
Ça fait maintenant huit ans que nous avons ce mode d’alimentation.Alimentation vivante pour Myriam Guillot et Jacky Boisset

Quand vous êtes devenus pour la première fois champions de Raid Aventure, vous aviez quoi comme alimentation?

Myriam Guillot :
Classique, mais déjà un peu différente.
La deuxième fois, on était en cru.
En 2013 on était déjà en cru complet puisqu’on était déjà ultra convaincus qu’il fallait manger comme ça.
Nos coéquipiers mangeaient normalement.
Pour nous, c’était flagrant de voir la différence avec eux.

Êtes-vous aussi en jeûne intermittent – vous mangez qu’une a deux fois dans la journée – ?

Jacky Boisset :
Oui ça s’est vraiment entré dans nos habitudes de vie.
La première fois qu’on mange c’est vers midi treize heures, quand on a faim, après le premier entraînement généralement.

Myriam Guillot :
C’est amusant parce que les gens nous demandent… pour nous c’est tellement naturel, on n’a pas l’impression qu’on fait des jeûnes intermittents, c’est juste naturel, sans se poser de questions.

Alors pour vous c’est évident que cette alimentation vous permet d’être plus performant ?

Jacky Boisset :
Oui, sur les sensations et l’expérience, c’est incomparable.
C’est un peu le jour et la nuit.

Myriam Guillot :
Quand on mangeait traditionnellement on avait toujours des tendinites, des blessures.
On prenait des compléments alimentaires parce qu’on avait peur de manquer de quelque chose .
Depuis que nous avons changé d’alimentation : plus de tendinites, plus de blessures et on n’a plus besoin de compléments alimentaires.
Il n’y a pas photo !

Vous êtes toujours dans la compétition,vous êtes toujours au niveau bien que vous ayez dix ans de plus ?

Jacky Boisset :
En réalité, changer d’alimentation, ça nous a permis d’être toujours compétitifs alors que la plupart des sportifs de haut niveau à notre âge, s’arrêtent.

Myriam Guillot :
Surtout que j’ai commencé le sport de haut niveau depuis l’âge de dix ans.
J’ai quarante ans donc ça fait trente ans que je fais du sport de haut niveau.
Pendant cinq ans j’étais dans les montagnes, mais sinon j’ai toujours fait du sport à haut niveau, tout le temps fait des championnats du monde.
Cette année, en 2018 , je suis la numéro un mondial en course d’obstacles, en spartan, homme et femme confondus…

Par rapport à tes vertèbres, tu n’as plus eu de soucis par la suite?

Myriam Guillot :
Au début, si.
Le médecin m’a appris à évoluer et faire du sport avec ça.
Je suis sûre que si on me fait des radios, mes vertèbres ne seront plus fracturées, elles sont normales.
Donc non je n’ai plus de soucis.
Alors qu’on devait m’opérer , on devait me mettre un corset.
J’étais mal partie, j’étais vraiment mal partie….

Et à part l’alimentation c’est quoi votre mode de vie, votre routine d’entraînement?À quoi ressemblent vos journées ? Qu’est-ce qui fait que vous êtes ce que vous êtes?

Jacky Boisset :
On a tout mis en place pour se rapprocher d’une vie plus saine.
Donc on a changé de lieu de vie on vit a Ténérife pour pouvoir avoir des légumes et des fruits toute l’année .
Chez nous, quand on dort, par exemple, il n’y a pas d’électricité, on est connectés à la Terre.
Il y a plein de choses qu’on met en place.
Comme on prend plus soin de nous, on prend plus soin de la nature aussi : on a créé un jardin en permaculture autosuffisant chez nous pour pouvoir évoluer dans un endroit vraiment sain.
Toute notre vie tourne  autour de la santé.
On s’est formés sur différentes médecines qu’on a pu rencontrer autour du monde.

Une journée  type niveau entraînement?

Myriam Guillot :
Le matin on se brosse, on se met de l’huile essentielle.
On s’étire dans le jardin, on adore ce moment, on est tranquilles pendant au moins une demie-heure voir trois-quart d’heure.

Jacky Boisset :
Étirements, respirations, on se prend un bon moment pour nous pour vraiment se connecter.

Myriam Guillot :
Après, on se fait une petite série d’abdos et puis on commence la journée.
On va s’entraîner, en général tous les jours au minimum deux entraînements. Quand on est en saison un peu tranquille.
Quand on est en grosse période d’entraînement, c’est trois séances par jour.
Un sport axé endurance/jambes et un plutôt sur les bras.
Donc en général c’est course à pied le matin et kayak l’après-midi, ou inversement.
Quand on rentre, on boit un jus d’eau de mer.
Après on mange si on a envie.
On travaille un petit peu sur internet ou dans le jardin et on repart s’entraîner.
Après on boit un petit jus, on mange et on se couche.
La journée est bien remplie !Kayak Myriam Guillot et Jacky Boisset

Jacky Boisset :
On fait bien attention aussi.
On n’aime pas se coucher tard et on aime bien se réveiller sans réveil.
On pense à l’alimentation comme secret de longévité, mais c’est vrai que le repos est très important aussi.
On n’hésite pas à se coucher tôt et à se lever quand on le souhaite.

Ça fait un peu jardin d’Eden : la vie parfaite.

Jacky Boisset :
Vu de l’intérieur c’est un peu plus dur que ça, tout de même.
C’est ce qu’on essaie de mettre en place.
On sait que nos sports sont très demandeurs pour notre corps.
On essaie le reste du temps d’être au repos au maximum pour lui donner tout ce qu’il faut pour récupérer.

Myriam Guillot :
En fait, aujourd’hui, on en est là , on peut te dire une journée comme ça.
Mais ça fait dix ans qu’on a fait des choix pour en arriver là.
Parce que la société actuelle, elle ne te laisse pas le choix d’avoir cette vie-là, à part quand tu prends tes vacances.
Mais nous, on a décidé que notre vie devait être une vie qu’on aime.
Alors, tous nos choix sont orientés pour avoir une vie où lorsque tu te lèves, tu es heureux d’être réveillé.
Le matin, tu te lèves et tu te dis : wouahou j’ai envie de vivre cette journée
Le soir, quand tu te couches, tu te dis que t’as passé une super journée.
Ce sont nos journées et on les aime !

Vous comptez rester dans la compétition haut niveau jusqu’à quand?

Jacky Boisset :
Si on doit mettre un chiffre, je pense jusqu’à cinquante ans.

Myriam Guillot :
Oui. Je vais faire un petit break parce qu’on a envie d’avoir un enfant.
Mais je sais que jusqu’à cinquante ans on peut être dans la compétition à très haut niveau.
Après on verra.
Des fois, la vie nous amène autre chose.
Du moment que ça reste une passion, que ça nous plaît, cette façon de vivre , on continue comme ça.
Peut être qu’à soixante ans, on y sera encore !

J’ai vu vous accueillez maintenant des gens par chez vous.

Jacky Boisset :
Oui.
Pendant plusieurs années on s’est formés dans plusieurs médecines naturelles.
C’était, pour nous, être très performants et en santé.
Et maintenant nous avons envie de partager tout ce qu’on a appris, toutes ces expériences qu’on a vécues.
Du coup, chez nous à Tenerife, on ouvre ce centre, le Raw Adventure Center.
Pour que les gens puissent venir expérimenter la vie comme on la vit.
Qu’ils puissent apprendre à être en santé : quoi manger, comment vivre, comment changer ses habitudes… et s’apercevoir que ce n’est pas difficile, en réalité.
Nous sommes toujours dans les compétitions, mais nous avons aussi une autre facette où on a envie de montrer aux gens que c’est possible d’être en bonne santé, et facilement.

Myriam Guillot :
L’histoire de ce centre est amusante.
Ça fait longtemps qu’on a commencé à le créer.
À la base c’était parce qu’on voyageait partout dans le monde.
On ne trouvait jamais d’endroit idéal pour pouvoir s’entraîner en tant que sportifs de haut niveau.
Il nous manquait ci ou ça.. ou c’était compliqué.
Avec Jacky, à force de voyager, on s’est dit qu’on allait créer ce centre qu’on rêvait de trouver pendant nos voyages.
Donc l’idée était partie de là, et finalement la vie a fait qu’on a évolué et changé.

Le sport de haut niveau c’est chouette, mais au final ça n’apporte rien vraiment à l’humanité.
On est convaincu que la santé est bien plus importante.
On adore notre planète et on est convaincus que si l’on veut faire des choses positives, si on veut aider cette planète, on doit d’abord aider l’humain.

Si l’homme est en pleine santé, s’il est heureux de vivre, c’est sûr qu’il va prendre soin de la planète.
S’il est en mauvaise santé et qu’il cherche juste a faire une performance, par le biais du dopage ou autre, ça n’apporte rien de bon à la planète.
C’est pour ça qu’on a évolué et que notre centre est devenu un centre de santé.
Tout le monde est le bienvenu, et non uniquement les sportifs.
Nous avons envie d’aider les gens à être en pleine santé.

Est-ce que tout le monde peut devenir une Myriam ou un Jacky?

Myriam Guillot :
Bien sûr!
On est comme tout le monde.

Jacky Boisset :
Mimi, elle avait des dons physiques par ses parents quand elle est née.
Moi, j’en avais un peu moins.
On a tous les deux réussi à performer au plus haut niveau.
Qu’on ait des capacités ou non, je pense que le plus important c’est vraiment d’être tenace, rigoureux, de s’entraîner, d’avoir un but et de faire quelque chose qui nous plaît.
À partir de là, n’importe qui peut devenir vraiment performant.
Ça demande beaucoup de travail, il faut beaucoup s’impliquer, mais tout le monde peut le faire.

Myriam Guillot :
Je pense que tout le monde a un don dans un domaine.
À partir du moment où l’on trouve ce qu’on aime, si on fait les choses à fond et par passion, si on y croit vraiment, c’est sûr qu’on devient compétent et épanoui.

Quels sont les choix qui ont fait de vous ce que vous êtes devenus ?Centre d'entraînement Spartan Race

Myriam Guillot :
On a cru en nos rêves et en notre passion.
C’est le choix le plus important.

Jacky Boisset :
Je pense que les conseils qu’on a donnés pour devenir une Mimi un Jacky, c’est ce qu’on a appliqué à nous-mêmes.
On a voulu devenir les meilleurs.
On s’est donné les moyens, on s’est mis à fond là-dedans, on s’est investis et on s’est entraînés dur.
On a mis toutes les chances de notre côté.

Myriam Guillot :
on s’est  détachés de ce modèle sociétal.
Tu dit qu’on a des journées parfaites…  mais nous ça fait longtemps qu’on n’a aucune couverture sociale, on ne cotise à rien, on est de vrais électrons libres.
Je pense que c’est ça le choix.
À la base, on s’est fait jeter parce que notre statut n’était pas dans les cases.
Finalement c’était une chance.

Jacky Boisset :
Ça nous a donné notre liberté.

Myriam Guillot :
Sortir du système qui nous emprisonne et suivre sa passion.
Il ne faut pas le dire trop haut, parce qu’après, on peut se faire taper sur les doigts.
Il faut le faire discrètement.

Par rapport à la famille, les amis, la vie sociale, comment cela s’est passé d’avoir pris des choix de vie original ?

Myriam Guillot :
C’était un peu compliqué au début.
J’étais dans la recherche, j’ai arrêté mes études pendant ma thèse, j’étais promise à être une grande chercheuse, et tout ce qui va bien avec.
Ma famille a eu du mal à comprendre.
Et surtout, je suis partie vivre directement dans les montagnes, je voulais être boulangère… donc rien à voir avec la recherche.

Ce fut source de conflit.
Finalement, lorsqu’ils ont vu que j’étais plus épanouie dans ce que je faisais – ça a pris du temps – ils sont revenus sur ce qu’ils m’avaient dit et leurs opinions.

Ma situation ne faisait pas rêver sur le papier, mais j’étais heureuse, c’était le plus important pour eux.

Jacky Boisset :
Je pense aussi que dans notre vie, pour pouvoir performer on a dû faire des choix et des sacrifices.
Quelque part, on a fait des choix par rapport à la famille et les amis.
On partait toujours en compétition à l’autre bout du monde, on vivait dans un autre endroit…
Forcément, on voyait moins nos amis.
On a fait ce sacrifice pour que notre vie soit comme on la voulait.
On leur a dit : on vit notre vie pour nous, il ne faut pas la vivre pour les autres.
Vivre ses propres rêves et non vivre ce que d’autres veulent pour nous.

Myriam Guillot :
À notre mariage, nous avons organisé un weekend où on les a tous invités, familles et amis.
On a mangé cru, et on leur a expliqué pourquoi on partait vivre à l’étranger.
Et depuis ça se passe  bien.
Ils ont compris et comme disait Jacky, c’est très important de vivre sa vie.

Vous avez converti des gens? Vous en avez « contaminé » ?

Myryiam Guillot :
Alors juste à l’instant, on a eu le papa de Jacky, il vient de finit un jeûne de quatre jours et là il va boire un jus !

Jacky Boisset :
Autour de nous il y a eu de très bon et de très mauvais retour après le mariage, parce que ça a beaucoup touché les gens.
Ce sont de gros changements et de grandes décisions.
Certains ne voulaient pas entendre ça.
Mais aujourd’hui, je pense que ça a eu un impact positif sur beaucoup de personnes autour de nous.
On est super contents.

Myriam Guillot :
La semaine dernière, mon grand-oncle est venu avec sa femme. Ils ont 80 et 85 ans.
Ils sont venus en stage pour refaire leur alimentation et ils ont demandé un suivi en alimentation vivante.
Ça fait chaud au cœur quand ta famille, à cet âge-là, est prête à changer.
Ils ont ressenti directement que ça leur a fait du bien.
C’est important pour eux .
Pourquoi changer une alimentation fait peur à tant de monde ?
Parce que changer d’alimentation, ça change ta vie.
Ça change tout.
C’est un sujet tabou parce que c’est un sujet très profond, l’alimentation.

Jacky Boisset :
C’est un acte politique dans le sens où tu es obligé de remettre en cause certaines choses qu’on t’a inculqué depuis toujours.
C’est vraiment une grosse remise en question.

Myriam Guillot :
Après ça te change complètement
On alimente nos cellules avec des aliments vivants, ce n’est pas du tout les mêmes résultats sur le fonctionnement du corps et des cellules qu’une alimentation classique.

Vous semez vraiment des graines et vous en récoltez les fruits c’est le cas de le dire.

Myriam Guillot :
Ça tombe bien j’adore les fruits !

Jacky Boisset :
Je dirais plutôt qu’on sème les graines et qu’on regarde les fleurs qui poussent.

Myriam GuillotQuel est le pire conseil que vous avez entendu ?

Myriam Guillot :
Qu’on était complètement inconscients de ne pas avoir de sécurité sociale.

Jacky Boisset :
Les gens nous disaient de rentrer dans le système.
Que c’était important d’être bien dans le système.
Justement, c’est ce qu’on ne voulait pas faire.
Le conseil le plus fou qu’on nous ait donné, c’était de rester dans le système actuel.

Si vous pouviez vous rencontrer quand vous aviez vingt ans, quels conseils vous donneriez-vous ?

Jacky Boisset :
Pour moi c’est assez facile, je dirai arrêtes tes études et vas-y, fonce.
Découvre le monde avant de savoir ce que tu veux faire.
Voyage !
Voyage et quand t’auras bien voyagé, que tu auras de l’expérience, tu sauras exactement ce que tu veux faire dans la vie.
Tout sera plus facile, tout sera fait par passion parce que tu te connais mieux et que tu feras les choses par envie.
Alors que j’ai fait mes études parce que je ne savais pas quoi faire d’autre.
Si j’avais voyagé, je pense que j’aurais fait mes études dans ce que j’aime faire.
C’est-à-dire ce que je fais maintenant : conseiller les gens sur leur santé, leur alimentation, et comment bien vivre.
Donc mon conseil, c’est voyager absolument!

Myriam Guillot :
Oui !
Voyage et découvre le monde!
Quand on était en Australie, on a vu des ados qui avaient dix-neuf, vingt ans, faisant leurs études en fac. Ensuite, pendant un an, ils voyageaient avant de retourner à l’université.
C’était magique.
Ils partent, ce sont des bébés, ils reviennent, ce sont des adultes qui savent ce qu’ils veulent faire.
C’est chouette à vingt ans d’avoir cette opportunité.
À vingt ans, je ne savais pas ce que j’avais envie de faire.
Je n’avais pas le choix, tout le monde était pressé : allez, il faut prendre une décision.

Le pays qui nous a vraiment ouvert les yeux et la tête, c’est la Chine.
On est passionné par ce pays.
Tout est tellement différent.
Ça nous a remis en question, on s’est vraiment posé à plat.
Je suis vraiment heureuse d’avoir découvert ce pays presque c’est un peu grâce à ça qu’on est ici aujourd’hui.

Vous êtes toujours dans une alimentation physiologique, vivante, ou est-ce qu’encore aujourd’hui vous faites des écarts?

Myriam Guillot :
De manière naturelle, on ne va pas faire d’écart.
Les seules fois où ça nous arrive, c’est parce qu’on n’a pas vraiment le choix, et qu’on a pas forcément envie de jeûner à ce moment-là.
Sinon le dernier écart, ça devait être une patate douce ou un truc comme ça.

Jacky Boisset :
On ne va pas manger un hamburger même si on a très faim, car ça ne nous attire plus du tout.
Mais si par exemple on est dans un endroit et on a un peu faim, et qu’il y a des légumes cuits on va en manger.
Ça ne tord pas les boyaux.
Ce n’est pas grave.
Faut pas être extrémiste non plus.
Si on doit manger des trucs différents, on va le faire.
Mais on ne fait pas d’écarts par envie.
On préfère vraiment manger des fruits, c’est vraiment le truc qui nous attire.

Myriam Guillot :
Je n’aime plus la sensation, vraiment plus, la sensation de manger cuit.
Tu sais on conseille des personnes et on leur dit que c’est important de refaire des écarts, de retoucher a une alimentation traditionnelle pour se casser les mémoires.
Par exemple avant j’adorais les pizzas et si maintenant je mange une pizza et qu’elle me tort le ventre, le souvenir ce sera plus le même.
Maintenant on est arrivé a un stade où l’on n’aime pas la sensation que ça fait dans la bouche.
Ça donne soif, tu n’as pas à mâcher, car ça fond dans la bouche… C’est bizarre !

Jacky Boisset :
Ça donne la langue pâteuse, l’haleine pas bonne, mal au ventre. Et on ne dort pas bien ensuite.
Il n’y a pas de côté qui nous attire.

Myriam Guillot :
Certaines personnes nous disent qu’on mange comme ça parce que c’est une mode, parce qu’on est sportifs.
Lorsqu’on arrêtera le sport, on recommencera à manger de manière classique.
Mais c’est sûr que non parce que je n’aime plus manger cuit, comme si ce n’était pas naturel.
Donc je suis bien plus contente de manger mes oranges, etc..

Et en voyage c’est plutôt facile de manger de cette manière-là ?

Myriam Guillot :
C’est ultra facile.
C’est génial!

Jacky Boisset :
Pour te donner un exemple : chez nous on avait trois kilos de poires et de papayes
Quand on était dans l’avion, on a mangé les poires et là nos papayes sont dans la chambre, on va les manger bientôt !

Myriam Guillot :
En fait manger bio, tout cuisiné c’est ultra compliqué.
Mais ne manger que des fruits c’est facile.
On est à l’hôtel on va acheter des fruits, on pèle nos oranges on les mange.

Jacky Boisset :
Il y a des marchés partout dans le monde.
Dans n’importe quel pays il y a des fruits, il n’y a plus qu’a les manger.
C’est vrai que, côté pratique, c’est facile.
Plus à cuisiner, plus à faire la vaisselle…

Êtes-vous convaincus de quelque chose que les autres considèrent comme une folie?

Myriam Guillot :
Ne manger que des fruits !
Ils nous prennent pour des fous.
Mais nous, on se dit qu’ils sont fous de nous prendre pour des fous.

Je comprends assez bien, car je suis en transition vers une alimentation vivante.
C’est marrant comme, petit à petit, les autres me trouvent bizarre et je me dis c’est eux qui font des choses bizarres. C’est marrant ce changement de paradigme.

Myriam Guillot :
Exactement !
Et c’est comme dans le sport, tous nous disent comment vous faites du sport de haut niveau en ne mangeant que des fruits ?
Et moi je me dis : comment ils font pour performer en mangeant aussi mal ?

Avez-vous trois mots, idées concepts ou valeurs qui animent votre vie ?

Jacky Boisset :
Santé.
Plaisir.
Toucher ses rêves : accomplir ce qu’on a envie de faire, passion.

Myriam Guillot :
Il prend tous mes mots !
C’est passion, la vie et l’amour.
C’est un peu fleur bleue, non ?

Jacky Boisset :
Oui, je pense que c’est comme ça quand tu changes d’alimentation.
Je n’étais pas du tout comme ça avant, ça a bien changé mon caractère.
Je suis beaucoup plus compatissant et à l’écoute des gens.

Alors pour toi il y a vraiment un lien entre ce qu’on mange et ce qu’on est?

Jacky Boisset :
Oui.
En parlant grossièrement je pense qu’il y a vingt ans j’étais un p’tit connard…
Et maintenant, je suis quand même bien plus gentil.
J’ai perdu ce côté  méchant.

Quels sont vos prochains projets, vos prochaines aventures?

Jacky Boisset :
Des projets , on en a plein la tête !

Myriam Guillot :
Dans une à deux semaines, on a notre gamme d’huile d’essentielles qui sortent.

Jacky Boisset :
Les projets, c’est une boucle.
Comme on veut aider les gens, qu’ils soient plus en santé, on a notre centre qui se fait.
On fait des conférences.
Et vu que l’on conseille les gens, ils nous demandent toujours « où est-ce qu’on peut trouver tel ou tel produit ? ».
Donc avec notre nouveau site internet on va se débrouiller pour commercialiser des produits de santé.
On a quelques produits, dont nos huiles essentielles qui vont être dessus, réalisés en collaboration avec Nelly Grosjean.

Myriam Guillot :
Niveau sportif :
Pour moi les trois championnats du monde spartan de cette année.
Je vais essayer de les gagner.
Niveau écologique, nous avons un projet Race to green the desert.
Une partie de nos primes de courses sont utilisées pour planter des arbres.
Utiliser notre image pour motiver les gens à venir nous voir et planter les arbres avec nous.
Dans les courses spartan, il y a la course élite qui est chronométrée.
Ensuite, il y a les vagues. Ce sont les amateurs qui viennent juste pour finir la course.
Pour Race To green the desert, il y aura entre 1500 et 2000 personnes.
Ça se passera en Chine.

Jacky Boisset :
En fait les gens viennent et vont s’associer à nous pour qu’on leur donne des conseils.
Ils seront contents de nous voir.
En échange ils investissent deux euros par personne pour acheter un arbre et en fin de compte ça va faire une mini forêt.

Myriam Guillot :
On en plein la tête des projets, on adore les projets !

Jacky Boisset :
On essaie d’écrire notre livre pour transmettre nos expériences et nos découvertes.

Vous l’écrivez à deux ce livre?

Jacky Boisset :
On l’écrit à trois. Tout d’abord, tous les deux, puis ensuite avec Nelly Grosjean.

Est-ce qu’il y a une question que vous aurez aimé que je vous pose?

Myriam Guillot :
Tu ne nous as pas demandé si on était heureux !

Est-ce que vous êtes heureux, par hasard ?

Myriam Guillot :
Eh bien, oui, on est heureux.

Jacky Boisset :
On adore notre vie et on est contents de se lever tous les matins.

Avez-vous un livre à conseiller?

Myriam Guillot :
Sur la santé le livre de Robert S.Morse : Le grand pouvoir de la détoxification.

Génial !

On on arrive à la fin de cette interview
Je vous remercie d’y avoir consacré tout ce temps.Vous avez un petit mot de la fin?

Myriam Guillot :
Croyez en vous !
Suivez vos rêves !
Et tout va bien se passer !

Jacky Boisset :
Oui, il faut faire les choses à fond !

Jacky et Myriam s'entraînent...

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