Devenir champion du monde de trail

J’ai décidé de devenir champion du monde

Dans quelques mois, cela fera un an que j’aurai lancé CourirUnTrail.
Et ce lundi, je pars marcher 200km, en 7 jours, sans manger… En jeûnant…
Avec 9 autres compagnons, dont Florian Gomet, aventurier hygiéniste, triathlète original, une source d’inspiration et un ami maintenant.

En moins d’un an, j’ai écrit une cinquantaine d’articles, sans compter les podcasts et les vidéos.
J’ai interviewé beaucoup de personnes, qui m’ont toutes, à leurs façons, inspirer et m’ont permis d’ajouter de l’eau à mon moulin.

CourirUnTrail, c’est pour vous évidemment.
Pour partager des ressources, des outils, des rencontres.
Pour partager, car j’ai toujours utilisé internet de cette manière-là.
J’ai créé mon premier site à 12ans, j’ai monté au moins une dizaine de sites, comprenant des blogs, des forums, que ce soit pour moi, pour des associations.
Des blogs partage, des blogs plus intimes.
Parfois, une sorte de journal intime, pour les vrais, pour ceux qui savent où chercher.

Devenir champion du monde de trailMais vous n’êtes que la partie émergée de l’iceberg.
Eh oui, vous n’êtes que la partie visible.
Indispensable, car sinon, on ne sait pas qu’il y a quelque chose en dessous.
Mais vous n’êtes pas la partie la plus importante.
Car CourirUnTrail, c’est surtout un prétexte pour moi.
CourirUnTrail, c’est la justification de mes actions, de mes recherches, de mes pensées.
Cela légitime, d’une certaine manière, le temps que je passe sur le sujet.

On me reproche parfois de ne pas me restreindre à un cadre précis.
La course à pied, c’est la course à pied, ne mélange pas tout.
Laisse le développement personnel de côté. Laisse la santé de côté, l’alimentation, la respiration. L’histoire. Le mode de vie.

Ces gens qui pensent que la course à pied ne peut être qu’une pratique sportive, une bouffée d’air dans un quotidien sédentaire, passez votre chemin. Je ne m’adresse pas à vous.
Les gens qui pensent que la course à pied est la vie, passez aussi votre chemin (même si vous êtes plus sympathique que la première catégorie, je le conçois volontiers).

La course a pied n’est pour moi qu’un outil, qu’un moyen, qu’un vecteur.
La vie est la vie. Et le sens de la vie, c’est de survivre.
En marchant, en courant, en respirant, en mangeant et en s’abstenant de manger.

J’ai lancé CourirUnTrail avec un objectif professionnel.
Car, dans ce monde, je me sentais obligé d’avoir une justification pour faire cela. Surtout en France.
Passer des dizaines d’heures par semaine sur un même sujet, cela doit être professionnel. Ou sinon, cet être doit être simple ou fou !
Je crois bien que je suis un simple fou. Ou tout simplement fou.

Mon souhait avec CourirUnTrail est de créer une école d’aventurier.
Non pas former des Mike Horn, des Sylvain Tesson ou des Indiana Jones…
Je les respecte énormément, mais je ne m’y retrouve pas.
Mon école d’aventurier, ce serait plutôt le château du professeur Xavier, dans X-Men.
Les X-Men sont des êtres qui ont de grands pouvoirs, mais qui n’ont jamais appris à les utiliser, qui sont malheureux dans leur quotidien, n’ayant pas confiance dans leurs pouvoirs.

Mon école d’aventurier est plus un centre de recherche. Je suis plus un passeur qu’un enseignant. J’explore des domaines, j’expérimente, j’apprends et j’en sors des courtes formations sur des sujets précis :
Ne plus subir le froid, développer un mental fort, devenir vraiment bon dans un domaine, apprivoiser et jouer avec sa respiration… Les thèmes sont sans fin, car je ne me limite pas à un cadre arbitraire. Je crée du lien.

CourirUnTrail est donc un prétexte, un jeu.
Mais CourirUnTrail est plus fort que moi, heureusement.
Si cela ne dépendait que de moi, en un an, j’aurai arrêté depuis longtemps.
Par simple manque de confiance en moi.
C’est vrai, quelle prétention de vouloir faire un pas de côté, de sortir de sa condition et de sa destinée, de vouloir accomplir des choses extraordinaires, et de vouloir, non pas juste le partager aux autres au petit bonheur la chance, mais aussi l’enseigner…
Mais il y a CourirUnTrail. Tous les jours, il me rappelle de rendre compte de telle rencontre avec une personne extraordinaire, d’écrire un article sur ce livre qui m’a bouleversé, de mettre en mot une intuition, de vérifier par moi-même.

En fait, CourirUnTrail m’oblige – ou plutôt, m’invite fortement- à vivre ma vie, à réaliser ce que je peux réaliser, pour la simple et bonne raison – comme dirait Guillaume Arthus – que je peux le faire.
Le tenter, car je peux le tenter.
Le tenter, car les limites ne sont pas visibles, donc pourquoi ne pas essayer, pourquoi ne pas les chercher, en toute humilité ?
Le tenter, car ma vie n’a pas de sens autre que celle que je pourrai vouloir lui donner.
Car le sens de la vie, c’est de vivre, de survivre. Et que le mouvement, c’est la vie. On ne peut vivre sans apprendre. Qu’en bougeant, j’apprends. Et que si je veux continuer à apprendre, je dois aussi donner. Je souhaite donner, partager.
Rendre compte, autant pour les autres que pour moi.

CourirUnTrail me donne la validation extérieure dont j’ai besoin pour oser.

À la veille de cette marche sans Faim, ces 7 jours en jeûnant, tout en marchant et en dormant dehors, je sens que cette expérience ne va pas me laisser indifférent.Je le souhaite même.
J’ai aussi beaucoup peur. Comme pour chaque aventure, j’ai peur. La peur devient un compagnon d’avant le voyage, dans ce genre de cas. Je lui fais une place. Une bonne petite place. Une bonne place, parce que je suis sûr qu’elle est vraiment utile – la plupart du temps. Et une petite place, parce que je ne souhaite pas qu’elle chasse les autres : la joie, l’excitation, la volonté, l’espoir…

Je souhaitais donc vous parler, directement.
Vous, les gens qui me suivent, certains depuis le début, d’autres viennent tout juste d’arriver.
Mais ce n’est pas uniquement pour vous dire ça.
Ce n’est que l’introduction, j’ai envie de dire. Que l’accroche.
Il y a eu tellement d’interviews ces derniers temps, tellement de personnes invitées à s’exprimer, j’ai tellement appris à les écouter, que je ne me suis pas beaucoup exprimé. J’ai beaucoup pris.
Mais de temps en temps, j’aime bien vous parler directement. Surtout que la liste des choses que je souhaite partager ne fait que de grossir.

Or, si je souhaite partager ces monts et merveilles, ces ressources qui chamboulent ma vie – car, oui, réellement, j’ai une révolution dans ma vie 2 à 3 fois par mois -, je dois trouver un moyen.

CourirUnTrail est la structure, le cadre.
Le moyen, oui, mais ce n’est pas suffisant.
Il faut y initier un mouvement.
Je prends des notes sur tout ce que je lis et j’expérimente.
Et je le partage avec les rares personnes de mon entourage qui sont curieuses (nul n’est prophète en son pays, je suis sûr que vous comprenez très bien…).
CourirUnTrail est là, le fond est là, mais sous quelle forme je peux vous embarquer avec moi – si le cœur et le corps vous en disent ?

J’ai pris un peu de temps à trouver cette forme.
En fait, à vrai dire, j’ai pris du temps à voir cette forme.

Au fond de moi, je le savais, mais je n’osais pas.
Je préférais ne pas la voir.
Mais, la meilleure manière – et la plus juste – de partager ce qui m’anime, c’est évidemment et uniquement… moi.

Parler de moi.
De mes envies, de mes projets, de mes échecs et de mes victoires, de mon quotidien.
Bien sûr, je parlerai toujours autant des rencontres, car pour qu’il y ait une rencontre, il doit y avoir un peu de moi, et beaucoup des autres.

Mais je vais aussi parler beaucoup plus de ma « mission ».
Je n’aime pas ce terme de « mission », de « raison de vivre », du « grand pourquoi ».
Je ne l’aime pas trop, et pourtant il est nécessaire. Je ne l’aime pas trop, car je vous l’ai déjà dit, pour moi, le sens de la vie, c’est de survivre. Le grand pourquoi, le cloud, est à réfléchir à un moment donné, le noter sur un post-il, et le laisser visible là, pour ne plus y penser.

Pour se concentrer sur le comment.

J’invite tout le monde, comme je vous le suggère dans les ressources que je partage, à trouver votre mission – du moment. Quelque chose qui est valable pour quelques années idéalement. Mais ensuite, à l’intérioriser, pour vous concentrer sur le plus important : l’action. Le comment.

Au début du blog – les vrais s’en souviennent -, j’ai parlé du projet Hagakure.
Je ne vais pas le détailler ici.
C’était un grand pourquoi un peu vague, car au début de l’aventure, il y a tellement de questions et si peu de réponses.

Maintenant, les choses sont moins vagues. Ou alors, j’ai commencé à apprendre à nager au milieu des vagues. Je pense que ça doit être ça.

Donc, je peux vous le dire.
Ce qui anime mes actions, à partir de maintenant, dans le monde organique et interdépendant de la course à pied, c’est de vouloir devenir champion du monde de trail.

Oui, champion du monde de trail.

J’ai commencé réellement à courir à 26 ans.
J’ai encore 26 ans.
Et je souhaite devenir champion du monde. Tout simplement.

J’ai le pourquoi, je peux alors le lâcher, il ne m’intéresse plus. L’impermanence de toute chose. Dieu est mort, vive Dieu.
Je peux me concentrer sur le comment.
Ah, oui, petite précision. Cela ne change rien à l’objectif, car ça coule tellement de source. Néanmoins, les esprits mesquins pourraient me reprocher d’avoir menti.

Je souhaite devenir champion du monde de mon propre monde.
De mon propre monde, car c’est le seul que je peux explorer en profondeur. Le seul que je peux explorer tout court, d’ailleurs.
Je ne vais pas souhaiter quelque chose que je ne peux pas atteindre, ni même approcher.
Donc, je souhaite devenir champion du monde de trail de mon propre monde.

Pour cela, je continue mon exploration. Être en capacité de courir des distances de plus en plus longues. Avoir le physique pour, le mental, l’hygiène de vie, l’espoir.

Vouloir devenir champion du monde de mon propre monde a un énorme avantage.
Et j’ai déjà commencé à vous en parler.
Je vais pouvoir partager tout ce que j’apprends en le reliant directement à mon expérience.
Vous expliquer par exemple comment je me prépare mentalement, les livres que j’ai lus, ce que j’en ai retiré, ce que vous pouvez peut-être aussi en retirer.
Je vais vous partager ma carte du mental avec ses différentes régions, mes entraînements spécifiques.
Pourquoi je pense que le trail est un outil particulièrement intéressant pour se développer.
Mais aussi pourquoi si vous ne faites pas de course à pied, j’espère que vous allez tout de même trouver votre compte ici.
Sinon… tant pis. Le monde est vaste, et je ne peux qu’explorer le mien.

Cela fait un mois et demi que je suis coaché pour la course à pied par Stéphane Brogniart, ultra-traileur bien connu, qui va plus loin que la course pour préparer une aventure : traverser l’océan Pacifique en solitaire, à la rame, en 2021.
En attendant, il me coache.
Jusqu’à présent, je n’étais pas un grand coureur.
Et surtout, j’ai toujours couru sur des petites périodes, deux-trois mois maxi, avant d’arrêter pendant plusieurs mois, n’étant pas vraiment nourri sur le pourquoi je faisais ça, ou ayant des petits problèmes mécaniques.
Mais depuis CourirUnTrail, je ne me laisse plus vraiment le choix. Je reste connecté à cet univers.

Alors, quant Florian Gomet, oui, l’aventurier avec qui je vais partir marcher lundi, m’a embarqué dans un projet loufoque : courir 100km dans le cadre d’un jeûne court, j’ai pris cette proposition comme une opportunité : c’est le moment où jamais d’oser croire -non pas en mes capacités, ou en moi, c’est une croyance bien trop fragile – mais croire dans le corps humain, croire dans les rencontres que je fais, croire dans les méthodes et les livres que je parcours.
La date n’a pas encore été posée pour ce 100km – et je vous en reparlerai – mais la machine a été lancée.

Contact pris avec Stéphane Brogniart, et depuis le 11 mars 2019, j’ai le droit à sa supervision, méthode Brogniart. Pas de cardiofréquence ou je ne sais trop quoi, mais du ressenti, du dénivelé, du vélo, de la natation, de la corde à sauter, connaitre sa zone de confort et aller au-delà… Bref, je m’amuse bien !

Dans l’attente de la date précise de ce 100km, avec Stéphane, nous avons mis en place quelques défis. En tout cas, pour moi, ce sont des défis…
Le 19 mai, je vais courir le trail des Marcaires : 54km et 2600d+.
Le 16 juin, je serai au Marathon du Vignoble.
Le 3 aout, ce sera le marathon du Grand Ballon, qui, s’il fait bien 42km comme tout marathon, il a 2300m+
Le 1er septembre, je serai sur la ligne de départ de l’UTHK : 56km et 2040m+
Et le 5 octobre, ce sera le Munster’Trail : 74km et 4200m+.

C’est en tout cas le programme !
En fonction de la date du 100km (qui sera sur du plat !), le reste s’adaptera. Et mon monde est vivant, donc devenir champion du monde requière beaucoup d’adaptabilité.

Le cap est donné, je suis prêt à m’adapter en cas de tempêtes.

Je rêve du jour où je serai sur des longues distances, à l’autre bout du monde…

Ma vie tourne autour de CourirUnTrail. Si internet disparait demain, je me relèverai, oui. Mais en attendant, j’investis à fond cet outil.

Si l’aventure vous tente, rejoignez l’école des X-Men… euh, pardon, l’école des aventuriers. Plus on est de fous, plus on prend confiance en nous !

À très vite les aventuriers !


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Commentaires

7 réponses à “J’ai décidé de devenir champion du monde”

  1. Bonjour Mickaël,

    On est tous derrière toi :).
    Content que tu arrives de plus en plus à t’enfoncer dans ta voie.
    Très belle sincérité, je suis certain que tu vas devenir champion du monde !

    Bonne chance pour le trail du 19 mai ! (et pour les autres mais chaque choses en son temps)

  2. Sophie

    Bonjour Mickaël,
    C’est un véritable cadeau que tu nous fais en partageant ton monde… Je ne cours pas… pas pour l’instant… mais te lire est très enrichissant et enthousiasmant, alors merci !
    Sophie

  3. Merci l’ami !

  4. Merci pour ton commentaire touchant !
    Si tu ne cours pas (encore ! ), comment es-tu arrivé par ici ? Je suis curieux 🙂

  5. Mel

    J’aime quand tu dis « La course a pied n’est pour moi qu’un outil, qu’un moyen, qu’un vecteur », je trouve que ça sonne juste. J’ai très souvent fonctionné comme ça aussi : quand je faisais du théâtre c’était pour moi un outil au service d’une cause. Mais parfois l’outil blesse aussi l’utilisateur.rice. Il s’agit alors d’accepter de le remettre en question / de se remettre en question / de ne pas glisser du moyen à la fin en soi (et ce glissement est assez imperceptible) / de tester de nouvelles choses / de reprendre la situation sous un autre angle… Pas évident, mais diablement intéressant.

    Bref, beau texte. Je prends ma place dans l’école, si elle est aussi ouverte aux aventurières et pas qu’aux aventuriers 😉

  6. Pas facile de mettre en place de l’inclusivité dans l’écrit ! Surtout que dans ma tête, je crois qu’il y a des patates, sans vraiment de genre… 😀
    Merci pour ton commentaire !

  7. Mel

    Ok pour les patates 😀