Kilian Jornet, Courir ou Mourir

Courir ou mourir, de Killian Jornet…

Laisse l’instinct guider tes pas, il t’amènera vers ce que tu aimes.
Kilian Jornet

Courir ou mourir est un livre en format poche qui se lit facilement. C’est écrit par l’extra-terrestre Kilian Jornet. Si vous êtes un peu dans le monde du trail, c’est impossible de ne pas connaître ce type. Reconnu plusieurs années de suite comme l’ultra-traileur numéro 1 mondial, tout lui réussit. Et en plus, il a du talent d’écriture (en tout cas, pour la version traduite en français).

Cependant, contrairement à Born to Run (Christopher MacDougall) ou Eat and Run (Scott Jurek), je ne vous recommande pas les yeux fermés Courir ou mourir.

J’aime chercher, dans tous livres et toutes expériences partagés, ce qui peut me faire avancer dans ma propre pratique. Assurément, il y a quelques bonnes choses dans le livre de Killian. Mais lisez la suite, pour ne pas être déçu si vous décidez de l’acquérir. Si vous ne voulez pas l’acquérir, lisez aussi la suite. Je vais vous donner ce dont j’en ai tiré…

Vous voulez être un warrior ?

Oui, c’est ça. Courir ou mourir est assez explicite…

Il s’ouvre sur le Manifeste du Skyrunner. Véritable pamphlet à la gloire du « No Pain no Gain ». Cependant, si cela peut donner un coup de boost (Kilian le lisait lorsqu’il était étudiant pour se motiver à sortir qu’importe le temps), la philosophie derrière ressemble assez à une sorte de loi de la jungle, où seuls les plus forts méritent de vivre. Un peu dérangeant, non ?

Kiss or kill. Embrasse la gloire ou meurs en t’y essayant.
Perdre, c’est mourir ; gagner, c’est se sentir vivant.

La compétition est omniprésent dans le livre, il s’agit toujours de battre quelqu’un, et la plupart du temps, c’est soi-même, l’être à abattre.

Kilian Jornet n’est pas un self-made man. Il travaille très dur, et il mérite sa réussite, assurément. Cependant, il doit avoir une excellente génétique, et une enfance qu’on ne peut pas compenser, nous pauvre mortel, en travaillant plus dur.

A 3 ans, il a gravit le sommet de la Tossa Planon (2916m), du Perafita (2752m) et le pic d’Aneto (3404m).
A 7 ans, il a fait son premier 4000m : le Breithorn (4164m).
A 10 ans, une petite traversée des Pyrénées, en 42 jours.

Banal, n’est-ce pas ?

Son amour – et sa condition – vient de ses nombreuses sorties : c’est un être de la montagne. Il a grandi dans cet univers, l’a exploré, et se mesure à la nature comme si son existence était un jeu.

Il nous fallait nous adapter au milieu dans lequel nous étions nés. C’est ainsi que nos parents nous ont appris à aimer la montagne : en faisant en sorte que nous ayons le sentiment d’en faire partie. Parce qu’une montagne est comme une personne : pour l’aimer, il faut d’abord la connaître.
Et une fois qu’on la connaît, on devine quand elle est en colère et, quand elle est heureux, on sait comment la traiter, comment se comporter, comment jouer avec elle, comment prendre soin d’elle lorsqu’elle a mal, quand il vaut mieux ne pas la déranger.
Mais la différence avec une personne, c’est que la montagne, la nature, la terre sont bien supérieurs à nous.

Kilian Jornet, encore tout plein de la fougue de sa jeunesse -il a 24ans lors de la parution de Courir ou mourir – croque la vie à pleine dent.

Quand courir est instinctif

Kilian Jornet, courir ou mourir, tout un artVous l’avez compris, Kilian est un être hors-norme, et inimitable. Le simple fait de pouvoir s’en inspirer est quasi-impossible, voire dangereux. Le sport -ski, alpinisme et évidemment le trail- et la compétition sont tout pour lui.

Courir ou mourir ne détaille pas son quotidien d’entraînement. Le livre cible les moments où il se dépasse pour pouvoir, quasi à chaque fois, sortir de victorieux de l’objectif qu’il s’est fixé, autrement dit, finir premier.

Néanmoins, une belle perle s’est glissé entre ses récits survitaminées. Une perle venant de son entraineur, Jordi Torsas.

Courir est un art, au même titre que peindre un tableau ou composer un morceau de musique…
Pour créer une œuvre d’art, il y a quatre ingrédients indispensables : la technique, le travail, le talent et l’inspiration. Il faut parfaitement dominer la technique, éviter tout mouvement parasite susceptible de nous couper dans notre élan et très couteux en énergie. Il faut être très attentif à ses gestes, les soigner… Chaque coureur a son style naturel et doit s’y conformer tout en le perfectionnant. […]
On ne doit pas imposer un style de course. Le style parfait et adaptable à tous n’existe pas.

 

La course comme art, voilà un point commun possible avec Courir un Trail. Ouf !

Malgré son livre qui laisse paraître quelqu’un d’extrêmement tourné vers la performance, il semblerait que Kilian Jornet soit très sympathique, accessible et humble. Il fait en tout cas preuve de lucidité dans ses récits, et semble être conscient de sa recherche – qu’il compare à une drogue – de records à tout prix.

C’est un être mythique – mystique – par rapport aux exploits sportifs. Considérant le mode de vie des tarahumaras -mode de vie dont tout tourne autour de la course à pied – comme une grande source d’inspiration, il se rapproche de cette tribu par sa foulée.

En ce qui me concerne, je cours en accord avec la nature, en tentant de lui restituer par ma foulée ce qu’elle me transmet, en effleurant le sol que je foule, et en m’efforçant d’être le plus discret et silencieux possible. J’essaie de courir comme si je flottais sur le chemin, de façon à ce que le sol remarque à peine le contact de mes pieds avec les cailloux.

Pourquoi vous devriez tout de même lire ce livre

Ne lisez pas ce livre en espérant découvrir un homme qui pourrait devenir une source d’inspiration pour votre pratique au long terme. Sauf si le côté warrior jusqu’au-boutiste vous botte, bien sûr.

Cependant, je ne regrette pas de l’avoir lu. Parce que :

  • C’est agréable à lire et bien écrit
  • Nous sommes plongés dans des courses haletantes
  • Ça donne envie d’aller courir jusqu’au bout du monde !
  • C’est quand même écrit par LE traileur numéro 1 mondial !
  • Le livre en format poche coûte à peine un peu plus de 5 euros… Ce qui est peu cher pour vivre par procuration des aventures 😉

Alors, si vous le souhaitez, vous pouvez embarquer auprès de l’ultra-terrestre : Courir ou mourir.

C’est un lien affilié : pour vous le prix reste le même, mais cela ajoute quelques centimes à la cagnotte qui me permet de partager mes aventures avec vous.

Avez-vous lu Courir ou Mourir de Kilian Jornet ? Dites-le moi dans les commentaires !


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Commentaires

Une réponse à “Courir ou mourir, de Killian Jornet…”

  1. Je te souhaite une bonne continuation et felicitations pour ton blog!